Des mesures pour les urgences à bout de souffle

Face au manque de moyens, et aux agressions générées par l’attente, le service des urgences s’est mis en grève jeudi 2 mai. La direction a promis plus de personnel.

Le service d’urgence de l’hôpital de Mantes-la-Jolie, soutenu par la CGT, FO et la CFE-CGC, s’est mis en grève jeudi 2 mai et vendredi 3 mai. Depuis le début de l’année, infirmières et aides-soignants expliquent être à bout de souffle, en sous-effectif et victimes d’agressions. La direction du centre hospitalier François Quesnay s’est engagée vendredi à une partie des mesures demandées par les représentants du personnel, qui ont mis fin à ce mouvement de grève.

Après la fermeture de cent lits et l’augmentation annuelle de 2 % de la fréquentation des urgences, soit 45 000 passages par an, les urgences n’arrivent plus à fonctionner correctement selon les délégués du personnel. Jeudi, 83 % des agents étaient en grève, puis 50 % le vendredi. « Certains jours, l’attente aux urgences dépasse les cinq heures » précise jeudi devant l’hôpital Karine Trogon, cadre de santé et représentante du syndicat Acteurs santé (branche de la CFE-CGC, Ndlr).

Le nombre d’agressions aurait en conséquence fortement augmenté. « Les employés de l’accueil se font insulter de tous les noms d’oiseaux et se font cracher dessus parce qu’ils ne comprennent pas cette attente, témoigne Bernard Landais, secrétaire FO de l’hôpital. Un jour, un patient est allé jusqu’à jeter son ordinateur. » Ce que confirme Cécile Dumoulin, présidente du conseil de surveillance (et conseillère départementale LR du canton de Limay, Ndlr) : « Nous avons pu observer des incivilités des patients, des insultes et des crachats. Nous comprenons l’impatience mais nous n’excusons pas les actes commis. »

Les syndicats réclamaient des locaux mieux sécurisés, mais surtout des renforts des effectifs médicaux et paramédicaux, notamment la nuit, pour réduire le temps d’attente des patients. Ils ont rencontré la direction du centre hospitalier ce vendredi afin d’en discuter. « Un renfort des équipes paramédicales sera apporté pour mieux organiser la prise en charge des patients, a annoncé Valérie Gaillard, directrice déléguée de l’hôpital. Nous allons entamer un processus de titularisation des CDD. »

« Des travaux de sécurité des accès vont être effectués », poursuit-elle. « La direction nous promet la titularisation de cinq infirmières et deux aides-soignants au plus tard courant juin, confirme Bernard Landais, dont le syndicat a accepté ces propositions. Les portes de sécurité du box seront réparées pour sécuriser l’accueil des urgences. » La grève a été levée dans l’attente de ces ­mesures.