Projet de piscine : le restaurant routier dans l’incertitude

Ils ont appris la possible réalisation d’une piscine à côté de leur restaurant. Propriétaire et gérant de la Marmite, restaurant routier situé le long de la RD 983, sont inquiets pour l’avenir.

Ils ont découvert dans La Gazette le projet de la ville et de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) de réaliser au minimum pour 2025 une piscine à Limay, le long de la RD 983 en utilisant le parking dédié aux camions. Michel Blanchard, propriétaire du restaurant routier la Marmite, ouvert depuis plusieurs décennies, comme le ­gérant, sont inquiets pour l’avenir de ­l’établissement.

Tous deux dénoncent, depuis plusieurs années, une « pression » de la Ville pour racheter leur terrain, en bordure de l’immense rond-point de l’Est de la commune. La municipalité est en effet propriétaire de terrains situés entre le restaurant et la rue du Commandant Louis Bouchet. La mairie, elle, reste sur sa position.

« On ne peut pas se projeter », regrette Michel Blanchard, dans les locaux du restaurant. Avant de souligner que l’épée de Damoclès plane depuis plusieurs années sur l’établissement. « Les clients sont inquiets depuis plusieurs années, explique-t-il. Chaque fois qu’on me voit, on me demande si j’ai vendu les murs. »

En 2015 est évoqué un projet de construction de salles de cinéma. Un compromis de vente est signé en novembre 2017 avec un ­promoteur. « Le carottage devait être fait dans les mois suivants, mais nous n’avons plus eu de nouvelles, indique le propriétaire. À l’été 2018, nous avons appris par la mairie que le projet avait été abandonné, et le ­compromis a été annulé. »

« Il n’était pas acquis que deux cinémas puissent coexister. », précise l’ajoint limayen DVG à l’urbanisme, Djamel Nedjar, des raisons de l’abandon du projet de cinéma, en évoquant la présence du CGR au centre-ville de Mantes-la-Jolie. Du manque de communication , il rappelle que le propriétaire « avait été contacté par un opérateur privé » car « la mairie n’était pas directement concernée ».

« Les clients sont inquiets depuis plusieurs années, explique Michel Blanchard, propriétaire de la Marmite. Chaque fois qu’on me voit on me demande si j’ai vendu les murs. »

Michel Blanchard se souvient également que depuis 2010, mises en demeure et demandes de différents travaux de mises aux normes à l’intérieur du restaurant, ou goudronnement du parking lui sont transmises. « On nous fait perdre du temps, de l’argent. Si c’est pour faire des travaux et que cela soit démoli… », soupire-t-il. « On a toujours des problèmes de ­ruissellement sur le parking », répond en retour Djamel Nedjar.

Le propriétaire de la Marmite n’est pourtant pas opposé à la vente de son terrain. « J’ai déjà été contacté pour des projets d’hôtels, de restauration rapide, détaille Michel Blanchard. Ils ne vont pas prendre deux hectares pour la piscine […] On pense qu’on pourrait être complémentaires. » Une zone de restauration, l’élu y pense bien, mais plutôt « du côté de la route de Meulan ». Djamel Nedjar ajoute que « les études complémentaires ont montré que c’était pertinent de le faire à cet endroit-là ».

Il reste ferme sur la position qu’il avait affiché lors du conseil municipal du 6 février : « On souhaite la maîtrise foncière du secteur […] Ce qu’on veut, c’est embellir et changer l’image de la ville. » Cependant, « il y a le temps de l’annonce de la création de cet équipement et le temps de la réalisation, il n’y a pas eu de validation de ce sujet, on s’est juste donné la possibilité de le faire », conclut l’adjoint. De quoi laisser propriétaire et ­restaurateur dans ­l’incertitude.