Vexin : le classement du parc naturel menacé par la carrière ?

La future carrière prévue à Brueil-en-Vexin pourrait remettre en cause le classement du parc, se sont inquiétés les élus lors de la venue du président de la fédération des parcs naturels régionaux.

Jeudi 9 mai à l’hôtel de ville de Brueil-en-Vexin, Michaël Weber, président des Parcs naturels régionaux (PNR) de France est venu apporter son soutien au maire Bruno Caffin (SE) et au président du Parc naturel régional du Vexin (PNRV) français Marc Giroud, contre le projet de carrière calcaire de l’entreprise Calcia, prévu dans la commune pour remplacer celle de Guitrancourt afin d’alimenter sa cimenterie de Gargenville. Le projet pourrait mettre en danger le classement en tant que parc naturel régional du PNRV, a indiqué Michaël Weber, qui a cependant tenté de rassurer l’assistance.

« Est-ce-que la fédération envisage la disparition pure et simple du Vexin Français ? » demande, inquiet, Marc Giroud à son voisin Michaël Weber. Le PNRV doit en effet candidater à nouveau pour sa labellisation, et l’avancée du projet de carrière pourrait remettre en cause son obtention. Le président des PNR de France évoque un « impact assez extraordinaire » sur le paysage en cas d’exploitation de la zone. « Nous n’envisageons pas quelques solutions chirurgicales qui soient », affirme Marc Giroud de la possibilité d’exclure la zone pour faciliter la prolongation du classement.

« Il pourrait effectivement y avoir une menace sur le classement même du parc », reconnaît Michaël Weber. L’évolution de l’urbanisme, l’architecture, le paysage, le respect de l’environnement et de la nature seront à nouveau étudiés pour ce nouveau classement. « On ne ­souhaite évidemment pas que le parc perde sa labellisation, rassure le ­président des parcs. La fédération des parcs n’acceptera jamais l’exclusion de communes pour la carrière. »

Le classement est soumis à la signature du premier ministre, l’avis de la fédération des parcs et du Conseil national de protection de la nature (CNPN) pourraient faire pencher la balance en faveur du parc du Vexin. « Il y a un réseau de 53 parcs et nous n’avons pas l’intention de laisser tomber l’un de nos membres », affirme Michaël Weber. La fédération pourrait également saisir comme « mesure d’urgence » le CNPN pour demander son ­soutien.

L’avis du parc du Vexin Français sur le PLUI

Jeudi 9 mai, les élus de Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) se sont réunis pour voter le second arrêt du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI). À cette occasion, l’avis rendu par le Parc naturel régional du Vexin (PNRV) français a été dévoilé. L’avis a été présenté par Suzanne Jaunet, vice-présidente à l’urbanisme de la communauté urbaine GPSEO parmi « les avis avec réserves mais sans qu’ils soient oui ou non ».

« On a rendu un avis qui n’est ni favorable, ni défavorable », explique Agnès Lanthier, directrice du PNRV. L’avis de sept pages énumère les points qui ne correspondent pas à la charte du Parc, il est accompagné de remarques précises sur 19 communes. « On a rendu un avis avec plein de points, ils sont censés prendre en compte les engagements vis-à-vis de la charte du parc », explique Agnès Lanthier.

Marc Giroud parle d’un discours « nuancé et complexe » à propos du projet de carrière. « Nous ne pouvons pas avoir nous un avis défavorable de principe sur l’inscription d’une carrière […] Elle-même est inscrite dans le plan de référence du parc », ajoute-t-il. Le président du PNRV espère une prise de position de la communauté urbaine : « GPSEO peut avoir une attitude composite et complexe […] avec une inscription du site dans le PLUI et par ailleurs s’opposer au projet. »