Les familles d’accueil, « nerf de la guerre » pour soigner plus d’enfants étrangers

Le 16 mai, lors d’une remise de chèque par le Rotary-club mantais, le directeur de la fondation Mécénat chirurgie cardiaque, a lancé un appel pour trouver de nouvelles familles bénévoles.

Le 16 mai dernier, le Rotary-club mantais remettait un chèque de 87 000 euros à la fondation Mécénat chirurgie cardiaque, afin de financer l’opération de sept enfants étrangers, atteints de lourdes pathologies cardiaques. À cette occasion, le directeur de la fondation, Orso Chetochine, a tenu à insister sur la nécessité de s’engager en tant que famille d’accueil afin de s’occuper bénévolement de ces enfants le temps de leur convalescence. Présentes ce soir-là, certaines d’entre elles ont loué les avantages à s’engager dans une telle démarche, mais aussi reconnu qu’il fallait être d’une grande disponibilité.

« Les familles, ce sont le nerf de la guerre, assène Orso Chetochine. Sans elles, on ne pourrait pas opérer les enfants, car nous ne faisons que de l’ambulatoire. » Grâce à une convention passée avec dix hôpitaux français, le coût de l’opération est « divisé par trois » et ramené à 12 000 euros par enfant. « Ce sont des enfants qui n’auraient pas pu être opérés dans leur pays d’origine pour des raisons techniques », souligne Alain Freyche, le président du Rotary-club mantais.

« Il faut que la famille soit située à moins d’une heure de route pour réaliser les trajets quotidiens vers l’hôpital Marie Lannelongue (Hauts-de-Seine). À Mantes-la-Jolie, on est dans ce créneau-là », précise-t-il. Des candidatures qu’il reçoit, il explique qu’elles proviennent majoritairement « de retraités, car il faut toujours qu’au moins l’une des deux personnes soit disponible ».

Habitant à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et venue promouvoir son engagement, Marie accueillait ce printemps son 14e enfant pour la fondation, Abdul, petit Burkinabé de trois ans et demi. « On ne pensait pas qu’on y prendrait autant de plaisir », sourit-elle, tout en reconnaissant « qu’on ne peut plus faire de cinéma, de restaurant » pendant les deux mois que dure l’accueil de l’enfant.

Jacqueline Bezou est, famille d’accueil à Follainville-Dennemont depuis 1998, pour la Chaîne de l’espoir. Elle se dit émue par la dimension caritative : « On redonne une vie, c’est une très belle chose. » Elle accueille actuellement son 27e enfant, Benifa, neuf ans et demi, originaire du Congo-Brazzaville. « Je lis et fais des mots mêlés en attendant de marcher et de retourner à l’école », explique la jeune fille opérée de la jambe.

Si elle a apprécié cette expérience, Jacqueline Bezou songe à se mettre un peu en retrait. « On ne peut faire cela que quand on est ­retraité, mais à un moment, la fatigue peut se faire sentir », explique-t-elle. « Nous avons besoin de nouvelles familles pour que cela puisse tourner et ne pas solliciter tout le temps les mêmes personnes », approuve Orso ­Chetochine.

Famille d’accueil dans le Mantois depuis 2007, Juanita Gagneux a souhaité arrêter « un peu à cause de l’âge aussi ». Difficile toutefois de totalement se désengager : « J’ai dit que je prendrai le relais, c’est-à-dire de les prendre en convalescence, et c’est une demande aussi, parce que les parents qui veulent partir en vacances, qui ont des petits-enfants, quelquefois, cela les oblige, mais en famille-relais, il est possible de venir en soutien. »