Mardi 28 mai, le maire François Garay (DVG) a convié ses administrés à une réunion publique sur le programme Action cœur de ville, lancé par l’État pour subventionner la rénovation des centre-villes de 222 communes (dont Mantes-la-Jolie, Limay et Poissy en vallée de Seine, Ndlr). À travers ce grand projet, la municipalité veut attirer des commerces plus attractifs, développer la mobilité et faciliter l’accès aux services publics, à l’offre culturelle et de loisirs.
Lors de cette réunion, l’élu en a profité pour exprimer son ressenti envers Île-de-France mobilités, organisme satellite du conseil régional chargé des transports, qu’il accuse de privilégier Paris et les communes avoisinantes. Egalement vice-président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), il demande un changement de comportement envers les communes de la grande couronne, et l’acceptation d’une rentabilité moindre ou inexistante dans certains cas.
« Je leur ai dit qu’ils ne comprennent pas les besoins des banlieues, indique l’édile, qui a précisé avoir interpellé sur ce sujet tant la présidente du conseil régional d’Île-de-France et d’Île-de-France mobilités, Valérie Précresse (LR), que la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), lors d’une récente inauguration où tous trois étaient présents. Avec Île-de-France mobilités, ils ont comme conception qu’il y a Paris, la proche périphérie de Paris à 15 km, et les autres communes. »
Ce dernier poursuit son raisonnement : « Tous leurs systèmes de financement sont là-bas. Quand on arrive après Poissy et quand on va à la porte de Normandie, on est pour eux des grands banlieusards. » Selon le maire yvelinois, le département du Cantal, qui compte « 150 000 habitants et 400 000 bovins », a plus de transports en commun que la communauté urbaine GPSEO.
« Si vous leur dites que vous voulez mettre un système de transports en commun depuis Sailly jusqu’à Bouafle, qu’est qu’il vous disent immédiatement ? », interroge rhétoriquement François Garay auprès de l’assemblée : « Ils vous répondront qu’il n’y a pas de rentabilité pour un système de transport toutes les dix minutes. Même un bus de dix places, ils vous diront que ce n’est pas jouable. »
Un problème qui ne touche que les banlieues selon lui. « Quand on est en grande banlieue, je peux vous démontrer la non-rentabilité. Imaginons un Blablacar du Vexin : Île-de-France mobilités vous démontreront toujours la non-rentabilité », déplore-t-il. Selon lui, la densité d’habitants serait en effet trop faible en grande couronne pour assurer la rentabilité de l’ensemble des moyens de transport public, contrairement à Paris et à la petite couronne francilienne.
Le maire des Mureaux souhaite à l’avenir un changement de comportement. « On doit apprendre une culture du transport en commun. Île-de-France mobilités doit accepter qu’un transport en commun ne soit pas rentable financièrement », estime l’édile. François Garay conclut sa réflexion en déclarant que le financeur des transports franciliens devrait être « capable de dépenser 5 euros là où il ne dépense qu’un euro pour des endroits où ils ont de la rentabilité ».