La ferme urbaine cherche compost et bénévoles pour cultiver la terre

Pour développer l’ancienne friche, la rendre totalement exploitable et en faire une ferme de permaculture pour les Achérois, l’association a besoin de compost et de bénévoles.

Lancé en août 2017 grâce au soutien de la mairie, propriétaire du terrain, le projet Integraterre évolue rapidement depuis le lancement en février 2019 de la végéterie, zone de stockage des biodéchets permettant de créer du compost. L’association Ensemble, un lieu pour des liens solidaires à Achères (Ellsa) a donc organisé deux rencontres avec les Achérois. La première, le mardi 4 juin pour une réunion publique et des ateliers, la deuxième, une journée de visite du site le jeudi 13 juin.

Ancienne zone maraîchère et carrière de sable, le sol est pauvre voire pollué à certains endroits (voir encadré). Le compost est donc indispensable pour pouvoir nourrir les sols et produire des fruits, des légumes, des aromates. Pour alimenter la végéterie, Integraterre a besoin du soutien des habitants, des entreprises et des collectivités. La trentaine d’Achérois présents lors de la réunion publique ont semblé prêts à s’investir à petite ou plus grande échelle.

« L’axe qui donne toute l’originalité au projet, […] est de transformer des déchets en ressource », explique Elsa Jacquinot, cheffe de projet biodéchets et compost pour l’association. Trois sources de récupération existent déjà. Les biodéchets des restaurants ou entreprises locales, les déchets verts (tontes, branchages, feuilles, Ndlr) des entreprises et surtout les « sites de collectage collectifs », explique Elsa Jacquinot. Depuis 2014, des bacs sont ainsi installés dans la ville pour les habitants.

« Ce sont des déchets organiques […] ce sont vos restes alimentaires, les marcs de café », précise-t-elle des biodéchets qui peuvent être déposés. Les déchets sont traités dans la végéterie au sud du terrain puis emmenés au Nord une fois transformés en compost, près du quartier des Plantes d’Hennemont, pour servir de ­nouveau sol avant de produire.

« Plutôt que d’amener mes pelouses à la décharge, pourquoi je n’amènerais pas à la végéterie, on y gagnerait tous », propose l’un des habitants. « Je suis volontaire pour pédaler », propose un autre du ramassage à vélos des biodéchets dans les entreprises ou chez les particuliers, avec le vélo-remorque de l’association. Toutes ces propositions font mouche, mais pour pouvoir récupérer, transformer et produire, l’association a également besoin de trouver des bénévoles qui puissent venir travailler sur le site.

En zone polluée, un système d’exploitation différent

« Cette friche, elle a une histoire un peu particulière », note Aline Ouvrard, cheffe de projet aménagements et agriculture urbaine, face aux Achérois présents le mardi 4 juin à la réunion publique du projet de ferme urbaine Integraterre. Pendant des dizaines d’années, les eaux usées non traitées des Parisiens ont été déversées sur cette ancienne zone maraîchère, polluant les sols.

Une étude demandée par Integraterre en 2018 a révélé que « le terrain au Sud (au niveau de la végéterie, Ndlr) est concerné par de la pollution au plomb et au mercure », explique Aline Ouvrard. Seule la zone Nord, plus près du quartier des Plantes d’Hennemont, est donc utilisée pour produire fruits et légumes.

« On va faire le choix d’isoler le sol qui est en place du sol qu’on va créer, il n’y aura plus de transfert de polluants », précise Aline Ouvrard des solutions envisageables pour exploiter à terme l’espace contaminé. De plus, le choix des aliments sera important, selon elle, pour éviter tout risque de pollution : « Il y a des légumes qui vont capter plus les polluants que les autres […] les arbres vont stocker les polluants, mais pas dans les fruits. »