Lutter contre l’abandon par un durcissement de la législation

Les associations de protection des animaux de vallée de Seine demandent aux députés un durcissement des législations sur l’obtention d’animaux.

Avec 100 000 animaux abandonnés chaque année, dont 60 000 durant l’été, la France détient le triste record du nombre d’abandons en Europe. Depuis fin juin, le monde politique s’est emparé de cette problématique. Une tribune de 240 députés a été publiée le 30 juin dans le Journal du dimanche. Ils annoncent le dépôt prochain d’une proposition de loi. Présentes en première ligne face à ces abandons, les associations de protection des animaux comme l’Ecole du chat de Poissy, le Chenil intercommunal de protection animale du Mantois (Cipam) ou la SPA demandent à ce que l’adoption d’animaux soit plus encadrée.

La directrice de l’Ecole du chat de Poissy, Monique Borel, souhaite que le gouvernement s’inspire de son voisin wallon. « Pour acheter un animal, l’acheteur doit posséder un permis de détention d’animaux, depuis janvier 2019 », fait-elle remarquer. Ce permis est une base de données qui recense les gens interdits de possession d’animaux pour maltraitance ou négligence, détaille ce texte de loi. Les animaux sont enregistrés lors de visites chez le vétérinaire. Pour l’abandon d’animal, le propriétaire encourt jusqu’à 100 000 ­euros d’amende.

En France, depuis 2012, l’identification des animaux est obligatoire grâce au fichier Icad (Identification des carnivores domestiques). Mais ce système montre ses limites. « On a été confrontés à une personne qui a abandonné un chat dans un mauvais état et la personne n’avait pas fait son changement d’adresse. Identifié, le chat ne pouvait pas être enlevé de la fourrière, il a été euthanasié », témoigne ­Monique Borel.  

Les refuges ont un rôle à jouer dans la lutte contre l’abandon d’animaux. « Avant l’adoption, nous discutons avec le propriétaire pour le jauger. On leur demande s’ils ont d’autres animaux, quel type de logement il habite, est ce qu’ils ont des enfants en bas âge », explique Natacha Jannaud, responsable administrative au Cipam de Buchelay. En connaissant les animaux accueillis au refuge, « on dirige les gens vers des chiens ­adaptés », ­poursuit-elle.

Pour Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, « s’il y a que de la répression et pas d’éducation, ça ne sert à rien ». Il ajoute : « Il faut qu’on éduque les jeunes générations au respect des animaux. Il faut qu’on ait des programmes scolaires dans lesquels on inclut la protection des animaux. […] Il faut leur apprendre qu’il y a des réglementations et quels sont les actes de maltraitance. On aura des enfants qui seront capables de dire à leurs parents ce qui est bien et ce qui n’est pas bien. »

Il appelle les différents parlementaires à réguler la vente d’animaux sur internet. « Les législateurs doivent nous aider à interdire la vente des animaux sur internet sauf pour les professionnels, détaille-t-il de sa pensée. Les gens vendent leur animaux sur internet au cul du camion. C’est contraire au respect de l’animal. » Pour la directrice de l’école du chat de Poissy, « il faut sanctionner tous les diffuseurs d’annonce. On ne peut donner un chat qu’avec un certificat de ­cession. Mais combien le font ? »