Décès d’animaux à la ferme, les visiteurs doivent arrêter de les nourrir

Durant l’été, un bélier et une chèvre sont décédés à la ferme pédagogique située sur l’île Aumône à cause de la trop grande quantité de nourriture, feuilles, pommes données par les visiteurs.

« Les gens évidemment, ramassent toutes les pommes qui sont aux pieds des arbres et les mettent dans les enclos pensant que les animaux vont se régaler ou prennent les feuilles qui sont là, raconte Pascal Quijoux, directeur de la ferme pédagogique. C’est complètement incompatible avec la nourriture des animaux et ça les fait mourir. »

Sur la page Facebook de la ferme, le décès de deux animaux a été annoncé le dimanche 18 août. Le post choc avec pour titre « Ne pas nourrir les animaux » a été partagé plus de 600 fois depuis. Le premier décès est intervenu début août, un bélier de 120 kilos, le deuxième, la semaine précédant le post, une chèvre de 70 kilos. Le vétérinaire a confirmé après autopsie la cause du décès des animaux. « Il a retrouvé tout et n’importe quoi dans ­l’estomac », s’indigne Pascal ­Quijoux.

Depuis, le directeur du parc a fait fermer le chemin menant aux pommiers. « J’ai été obligé de barrer l’accès avec de la rubalise, normalement les gens peuvent faire le tour. Maintenant, ils sont obligés de faire marche arrière ». Autour des enclos, des panneaux ayant pour inscriptions « Interdit de nourrir les ­animaux. Merci » sont installés.

Le directeur a rajouté après les décès des panneaux pour rappeler les conséquences du non-respect de ces règles. « Au niveau de la mortalité des animaux, c’est plutôt exceptionnel par contre, au niveau de « tiens, on voit que cet animal est malade donc on va lui donner du vermifuge », etc… […] on se doute quand même qu’il n’a pas mangé que du foin ou de l’herbe » souligne ­Pascal Quijoux.

Si tous veulent bien faire en nourrissant les animaux, pour les approcher d’un peu plus près, cela n’est définitivement pas nécessaire. « Nous nos animaux, ils sont nourris tous les matins entre 7 h 30 et 10 h » précise Pascal Quijoux. Ils mangent donc tous à leur faim, avec parfois des régimes alimentaires adaptés. Le directeur se souvient : « J’ai vu un petit garçon qui donnait son pain au chocolat aux animaux, etc. »

« Chaque enfant, il va donner un petit bout de pain, aux chèvres mais quand on sait qu’il y a des écoles, on ne va pas les nourrir avant » explique Pascal Quijoux, directeur de la ferme.

« On a un public quand même essentiellement familial ou scolaire. Donc quand c’est les scolaires, on les encadre et quand c’est familial, allez 98 % des gens sont raisonnables », rassure le directeur n’ayant pas non plus à se plaindre d’incivilités ou de ­dégradations des lieux.

La ferme a un but pédagogique et donc de prévention surtout auprès des enfants. Tout au long de l’année, des ateliers avec des groupes scolaires sont organisés. Les enfants peuvent se rendre dans les enclos, toucher les animaux.

« Chaque enfant va donner un petit bout de pain, aux chèvres mais quand on sait qu’il y a des écoles, on ne va pas les nourrir avant », souligne le ­directeur de la ferme. « On explique, on dit par contre ce que vous êtes en train de faire, vous ne pouvez le faire qu’avec nous, il ne faut surtout pas quand vous venez avec papa maman, en famille, faire la même chose », poursuit-il du rôle de prévention des équipes.

De même qu’à la ferme, il est interdit de nourrir les animaux dans la nature comme les oies ou les cygnes présents au bassin d’aviron. « Ils veulent bien faire, ce sont des gens au départ qui pensent que ces animaux en ont besoin. C’est rigoureusement interdit, indique la mairie. On fait beaucoup, beaucoup, de prévention dans la ville pour ça ».

« Ça a un impact et sur la faune et sur la vie quotidienne des gens », poursuit-on. Le risque étant de voir proliférer des espèces qui mettraient en danger d’autres ou voir par exemple un nombre croissant de rats et ­rongeurs près des habitations.