Après le braquage violent d’un tabac, les commerçants s’inquiètent

Certains commerçants mantais s’inquiètent après la violence du braquage qui a eu lieu dans le quartier de Gassicourt samedi 14 septembre. Une pétition a été lancée par l’association Mantes Chine Dialogue.

Samedi 14 septembre, peu après 20 h, le bar-tabac de la rue de Gassicourt, dans le quartier éponyme, est braqué par trois personnes cagoulées. Après avoir violemment frappé le gérant, menacé sa mère de 70 ans avec un couteau et l’avoir aspergée d’essence, ils repartent à pied avec le contenu de la caisse en liquide ainsi que des cigarettes et des jeux à gratter. L’enquête est en cours, mais depuis, certains commerçants choqués par la violence du braquage s’inquiètent et réclament à travers une pétition plus de sécurité.

« Je ne voulais pas trop que les gens sachent au début, mais le jour d’après, c’était dans le journal », raconte le gérant du bar-tabac qui a rouvert dès le lendemain. Quelques jours après son agression violente et celle de sa famille, il confie tout de même être toujours perturbé par ce qui s’est passé : « C’est un peu dur, on n’arrive pas à dormir. »

« Autour c’est que des habitations […]. C’est calme, il n’y a pas tellement de patrouilles de police municipale ou nationale qui passent par la parce qu’ils se concentrent plutôt sur le centre-ville et le Val Fourré, c’est pour ça c’était ciblé », estime Jiamei Lochon, présidente de l’association Mantes Chine dialogue dont le gérant est adhérent.

Depuis, certains commerçants craignent de vivre la même chose. « À partir de 20 h, on est tous en alerte, comme si on était en état d’urgence. À partir de 20 h, on est stressé, on fait attention à l’entrée, on regarde partout », ajoute une commerçante mantaise. « Le jour même, quand on a entendu ça, on a eu des problèmes de sommeil, on a eu du mal à dormir, on s’est dit nous aussi on est dans le commerce, ça peut nous arriver », raconte-t-elle de ce sentiment d’insécurité ­grandissant.

« On a entendu des choses, mais les commerçants, vont porter plainte et puis c’est tout, constate Jiamei Lochon. Si je dois faire toutes les violences subies par les commerçants, on peut faire une liste. » Cette violence parfois subie et ressentie par les commerçants ou les habitants inquiète la présidente de ­l’association.

« C’est un choc psychologique pour les victimes ou même pour les personnes qui habitent aux alentours, on peut avoir des problèmes de sommeil pendant plusieurs jours, du stress, de l’angoisse, de l’anxiété », explique la commerçante mantaise. « Parfois, on voit des gens qui tournent autour du commerce, qui cherchent des problèmes donc nous avec le magasin à côté, on a eu des choses cassées dans la nuit », poursuit-elle.

En réaction à l’agression du samedi 14 septembre, la présidente de l’association a décidé de lancer une pétition pour montrer que « l’insécurité concerne tout le monde ». En deux jours, elle avait récolté plus de 300 signatures de commerçants mais aussi d’habitants « qui ressentent la même chose ou qui voudraient tout simplement donner un soutien ». Les premières signatures de la pétition ont été ensuite déposées à la mairie de Mantes-la-Jolie et envoyées à la préfecture.

Pour Jiamei Lochon, « c’est le moment que l’on dise quelque chose, qu’on se lève ». Une pétition a donc été lancée par l’association Mantes Chine Dialogue sur le site internet monopinion.com intitulée Stop violence à Mantes-la-Jolie. Il y est inscrit : « Mobilisons-nous pour une meilleure sécurité à Mantes-la-Jolie. Faisons cesser les incivilités, la violence… plus de tranquillité à Mantes pour tous ».

La présidente de l’association souhaiterait également organiser « une manifestation contre les violences, la sécurité pour tous ». Ces actions visent à demander des mesures pour la sécurité des commerçants notamment avec « des patrouilles autour des commerces plus souvent » surtout pour les commerces parfois isolés ou qui ferment tard le soir.

L’enquête est toujours en cours et a été transférée à la sûreté départementale, basée à Viroflay. Selon une source policière, depuis le braquage, « on tourne toujours, mais là, c’est du braquage pur et dur, ce n’est pas de la petite délinquance, les gars ils sont venus une fois, ils ne vont pas revenir tout de suite ».