La campagne électorale s’invite dans le quartier de la gare

Jeudi dernier, une réunion publique avait lieu pour évoquer la rénovation du quartier de la gare. À l’issue de la présentation, elle a viré au débat politique, obligeant le maire à l’écourter.

Jeudi 19 septembre, le projet de rénovation du quartier de la gare a été présenté à un public quelque peu clairsemé, au cours d’une réunion publique. Parmi les mesures annoncées, celles qui concernent les matériaux utilisés pour les futurs bâtiments de la rue Lafarge et la végétalisation de la place Robespierre ont fait polémique et ont notamment été contestées par Sébastien Duprat (LREM), candidat aux prochaines élections, donnant à la soirée un air de campagne et obligeant même le maire PCF Eric Roulot à l’écourter.

Parmi les ambitions de la municipalité pour ce quartier et pour la ville « l’objectif c’est qu’on puisse réduire l’étalement urbain, tout en limitant la part de logements sociaux à un maximum de 30 % », souligne Djamel Nedjar (DVG), adjoint en charge de l’urbanisme. Les friches industrielles de la rue Lafarge accueilleront environ 226 logements contre les 330 annoncés initialement en mars 2018. La livraison est prévue pour 2021. L’élu insiste également sur le fait que l’architecture béton « ne jure[ra] pas » avec le paysage environnant et met en avant des façades colorées pour améliorer le cadre de vie.

Mais visiblement, cette présentation est loin de convenir à Sébastien Duprat, qui lance une fois la parole accordée : « Je suis un petit peu content d’habiter dans un monde de Bisounours, j’ai trouvé assez, je ne peux pas dire assez amusant ce que j’ai entendu […]. On voit de jolies photos, […] c’est très cosmétique et on nous vend du béton. »

En réponse, Djamel Nedjar rétorque : « Aujourd’hui, le modèle économique c’est effectivement […] ce qui coûte le moins cher par rapport au bois […] Dès qu’on pourra sur certains projets, on essayera de proposer du bois […]. Aujourd’hui on ne peut pas faire autrement si on veut produire du logement en grande quantité. »

Le débat et l’opposition se poursuivront lorsque seront évoqués les travaux de la place Maximilien Robespierre, en particulier sur les propositions de végétalisation. « La requalification de la place Robespierre va accorder une grande place à la végétalisation, détaille Djamel Nedjar. […] Mettre des arbres, c’est aussi agrémenter toute cette place-là qui aujourd’hui est très minérale. »

Mettant en avant ses connaissances en biologie, Sébastien Duprat enfonce le clou. « Quand on veut végétaliser, on s’y prend un petit peu autrement, assène-t-il. […] Quand on parle de végétalisation urbaine, si on est un petit peu compétent dans le domaine […] ce n’est pas en mettant quelques arbres dans une allée qu’on végétalise. »

Le conseiller municipal d’opposition et ancien adjoint de la majorité et proche de la liste de Mickaël Boutry, François Maillard (DVG), rebondit sur la question : « Au fur et à mesure que l’échéance des élections municipales arrive, on voit apparaître des arbres et les projets se végétalisent un petit peu parce que c’est un truc porteur […]. »

En revanche, les questions de réaménagement de voirie, d’ordinaire âprement discutées dans les réunions publiques de vallée de Seine, n’ont pas suscité de réaction. La municipalité prévoit ainsi notamment la prolongation de l’avenue du Président Wilson ainsi que la restructuration du croisement de la rue Lafarge et de l’avenue du Président Wilson pour « fluidifier les accès ».

Face aux critiques qui fusent et à un débat devenu politique, Djamel Nedjar déclare : « Soit on peut avoir un discours constructif où vous posez des questions et on vous répond, soit vous savez tout sur tout et on finit la discussion. » Ce sera le mot de la fin puisque la réunion s’est terminée quelques minutes plus tard.