« Feu aux portes des villes » : les agriculteurs en colère

Ils protestent notamment contre la volonté du gouvernement d’instaurer des zones de non-traitement (ZNT).

Mercredi 25 septembre dans la soirée, une trentaine d’agriculteurs Yvelinois et Val-d’Oisiens se sont réunis à Ecquevilly, dans les champs bordant l’autoroute A13 pour mener l’action « feu aux portes des villes ». Un appel à la mobilisation lancé par la fédération départementale des syndicats d’exploitations agricoles d’Île-de-France (FDSEA) et les jeunes agriculteurs Île-de-France (JA). Pendant une semaine, les agriculteurs ont allumé des feux pour montrer leur colère face notamment à la volonté du gouvernement de mettre en place des zones de non-traitement.

« Tout ce phénomène là, a débuté parce qu’il y a des maires […] qui ont commencé à prendre des arrêtés anti-pesticides proche des habitations et donc le gouvernement […] est en train de nous sortir des choses qui sont complètement inappropriées », explique Antoine Behot, président du syndicat d’exploitants agricoles de la région de Meulan-en-Yvelines. Le gouvernement devrait prendre un décret au 1er janvier pour créer une zone de non-traitement entre les zones d’habitations et les zones d’épandage.

« Le bassin céréalier du Mantois, […] les maraîchers vont être pas mal impactés aussi, sur Bouafle, Ecquevilly, on a du maraîchage et aujourd’hui, c’est vraiment une agriculture qui est enclavée dans l’urbanisation » détaille Thomas Robin, adhérent à la FDSEA Île-de-France, de l’agriculture du Mantois. « S’il y a ce décret de cinq mètres voire plus, c’est une agriculture qui est condamnée clairement », poursuit-il. « On a des agriculteurs sur certains secteurs, ils vont perdre 40 % de leur ferme, voir 60 % », précise ­Antoine Behot.

« Le bassin céréalier du Mantois, […] les maraîchers vont être pas mal impactés aussi, sur Bouafle, Ecquevilly, on a du maraîchage et aujourd’hui, c’est vraiment une agriculture qui est enclavée dans l’urbanisation » explique Thomas Robin adhérent à la FDSEA Île-de-France.

« On adapte nos horaires de traitement, si c‘est au bord d’une école, d’un centre hospitalier…, explique Thomas Robin du traitement des champs avec des produits phytosanitaires. On a des buses à injection d’air qui plaquent vraiment le produit au sol ou sur la plante sans aucune dérive. » De ces risques de dérives, Thomas Robin assure : « On n’est pas embêté à griller le champ du voisin qui n’a pas la même culture que nous donc c’est signe qu’il n’y a pas de dérive. »

« Aujourd’hui, c’est le feu de la colère » ajoute Antoine Behot. Une colère envers également « l’agribashing » dont ils peuvent être les victimes. « Aujourd’hui, on ne peut plus sortir en tracteur sans se faire insulter, sans se prendre un doigt, c’est impressionnant, mais je pense que c’est par une minorité de la population quand même. Mais cette minorité là nous fait mal, elle se fait entendre », précise Thomas ­Robin.