Un spectacle pour symboliser l’union entre la ville et la Palestine

Le 25 octobre, de jeunes Limayens ont partagé la scène de l’espace culturel Christiane Faure avec des Palestiniens pour promouvoir les liens entre Limay et Shu’fat, un camp de réfugiés.

Une ode à la fraternité a gratuitement été célébrée dans la soirée du 25 octobre à l’espace culturel Christiane Faure. Un spectacle de chant et de danse y était organisé pour commémorer le jumelage entre la ville et Shu’fat, un camp de réfugiés palestiniens de 35 000 personnes situé à l’est de ­Jérusalem.

Grâce à l’association mantevilloise Fratercités qui leur vient en aide, six d’entre eux avaient spécialement fait le déplacement jusqu’en France. Encadré par un responsable, trois danseuses palestiniennes de 13 à 16 ans, leur professeure de danse ainsi qu’un jeune rappeur de 21 ans sont montés sur scène avec plusieurs membres de l’espace jeunes de Limay devant plus de 400 ­personnes.

« Depuis dix ans, la ville est jumelée avec le camp de réfugiés palestiniens de Shu’fat, explique du contexte l’édile Éric Roulot (PCF). […] L’idée d’organiser ce spectacle a été approuvée par vote durant un conseil municipal. […] C’est une grande fierté pour moi d’avoir vu des jeunes Palestiniennes monter sur scène avec des jeunes de l’espace jeunes. »

Du côté de l’espace jeunes de Limay, l’initiative semble avoir été particulièrement appréciée. « Je suis apolitique mais Éric Roulot je lui tire mon chapeau pour accueillir des gens comme ça et les mêler à la population, affirme l’animateur Morad Essalhi. Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de maires en France qui le font […]. Ça a été un vrai échange. »

Au-delà de la célébration du jumelage, la présidente de Fratercités, Bénédicte Bauret, considère que l’échange culturel était le principal objectif de ce spectacle. D’après elle, il a non seulement permis de montrer que la « nation palestinienne existe et qu’elle est vivante » tout en « construis[ant] un pont virtuel entre le Mantois et le camp des réfugiés » afin de témoigner que « s’ils sont abandonnés des gouvernements, ils ne le sont pas des peuples ».

Pour que cet échange culturel soit le plus complet possible, les Palestiniens ont séjourné une quinzaine de jours en France. Si la professeure de danse et le responsable palestinien s’étaient déjà rendus dans l’Hexagone par le passé, ce n’était en revanche pas le cas des jeunes qui ont pu profiter de leur venue en France pour visiter les principaux monuments de la capitale française comme, par exemple, la Tour Eiffel ou encore le musée du Louvre. Avec les membres de l’espace jeunes de Limay, ils ont également été au musée Grévin pour admirer les célébrités en cire et se sont promenés sur les grands boulevards.

« C’est la première fois depuis leur naissance qu’ils viennent dans un pays en paix, note Béatrice Bauret. Cela paraît bête pour nous mais l’idée que tous les matins ils pouvaient sortir de chez eux, aller boire un café, prendre le train et aller à Paris, c’était un immense bonheur. »

Toutefois, la peur n’est jamais complètement absente : « À un moment donné, je me rappelle qu’on a entendu les pompiers passer à Paris. Ils se sont tous tournés vers moi en me disant « c’est quoi ? » Je leur ai dit « non, ne vous faites pas de soucis. Ce sont les pompiers. Ils viennent pour sauver des gens » […] Pour eux, quand ils entendent des sirènes [en Palestine], ce n’est jamais bon signe (ce son est notamment synonyme d’intrusions de l’armée israélienne dans le camp, ndlr). »

Bien que les jeunes palestiniens soient rentrés à Shu’fat depuis jeudi dernier, Béatrice Bauret réfléchit d’ores et déjà à de nouveaux projets avec les réfugiés palestiniens : « La culture, c’est un peu mon dada. Évidemment, j’ai tendance à impulser des choses […] sur la culture parce que je trouve que c’est un merveilleux moyen de communication. Non seulement, il y a les mots mais il y a aussi les ­sentiments. »

La présidente réfléchit déjà à un autre projet, qui cette fois-ci serait davantage sportif : « On avait pensé à un projet foot. Ils sont absolument supporters de l’équipe de France à Shu’fat. On pourrait emmener une petite équipe de football de Shu’fat en France […] Je ne sais pas encore ce qui va être décidé la prochaine fois. »

Cette initiative semble en tout cas ravir Morad Essalhi : « On se doit de garder contact avec eux […] Là c’était très culturel. Sur la prochaine thématique, je ne vous cache pas que j’aimerais bien travailler sur le sport […] On aimerait ramener des jeunes footballeurs ­palestiniens. »

Crédits photo : Frédéric Bauret