A104 : mêmes demandes, pour une finalité différente

Le Copra 184 a appelé les élus concernés à se mettre autour de la table, afin de ne pas voir la réalisation du tronçon de l’A104. Une demande avait été faite quelques semaines auparavant par le maire de Poissy Karl Olive (DVD), favorable lui à cette réalisation.

Une cinquantaine de personnes s’est donné rendez-vous à la salle des fêtes de Conflans-Sainte-Honorine vendredi dernier pour assister à l’assemblée générale du Copra 184, collectif opposé au prolongement de l’A104 entre Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) et Orgeval. Espérant gagner le combat « d’ici deux ans », ils en appellent à l’union des élus pour porter leurs revendications sur le devant de la scène. Une demande de table ronde avait elle aussi été formulée quelques semaines plus tôt par l’édile de Poissy Karl Olive (DVD), favorable lui au contournement de sa ville pour réduire la circulation de transit.

« Comme nous sommes en période pré-électorale et en accord avec la présidente, je vais être très concis, déclare en ouverture le maire conflanais Laurent Brosse. Je suis contre le projet A104 quelque soit sa configuration et je continue à demander son retrait définitif. » L’édile réaffirme ainsi sa position de décembre 2017. Deux mois plus tard, le rapport Duron du Conseil d’orientation des infrastructures recommande « de ne pas prévoir une réalisation du projet de prolongement de l’autoroute A104 avant 2038 quelque soit le scénario considéré et d’en réexaminer ­l’opportunité d’ici 2030 »

Des préconisations qui ne satisfont pas particulièrement le maire pisciacais, dont le centre-ville est engorgé par la circulation de transit des poids-lourds et qui milite donc pour une relance le plus tôt possible du dossier. « À Poissy, on ne se projette pas sur les nuisances de l’A104, on pâtit nous justement des bénéfices qu’on aurait à avoir une A104, on pâtit au quotidien d’une saturation de trafic, d’une augmentation de poids-lourds, bien plus qu’ailleurs », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse le 10 octobre dernier.

S’il est favorable, il pose toutefois des conditions : « L’idéal serait d’avoir un tracé qui ne passe pas sur mais sous l’île des Migneaux ce qui n’est pas impossible. Cela coûte plus cher mais après il faut savoir ce que l’on veut. »

Il appelle ainsi à réunir les maires des douzes communes concernées et les associations. « Je pense que le Copra est capable d’entendre qu’il faut des contournements. » Le collectif appelle également de ses vœux cette table ronde, mais plutôt pour y émettre un avis défavorable. « Monsieur Karl Olive propose une table ronde pour débattre du projet et je suis d’accord, souligne lors de l’assemblée générale le fondateur du Copra 184, le Conflanais Victor Blot. Je suis désolé mais tant qu’on ne tombera pas d’accord, on ne pourra que dire que vous faites passer vos intérêts sur le dos de vos voisins. »20

Le maire de Poissy a également annoncé sa volonté de « prendre attache avec les services » de la ministre des transports et de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne. Mais un courrier de Jean-Baptiste Djebarri, secrétaire d’État auprès de la ministre, adressé à l’ancien maire carrièrois Eddie Aït (SE), opposé au projet, rappelle que « le projet soulève […] d’importantes difficultés liées au choix du tracé, de ses impacts environnementaux, à son financement et à son acceptabilité ». Pour l’heure, le gouvernement souhaiterait ainsi « privilégier l’optimisation du réseau routier existant et le report des ­usagers vers les transports collectifs ».