Emotion après le décès de Brandon, poignardé au pied des tours Ader

Après le décès de Brandon, poignardé à mort mercredi 13 novembre dans le quartier du Val Fourré, les proches de la victime avancent des explications. Le suspect de 61 ans a été écroué pour meurtre.

Ce lundi matin, l’heure est toujours au recueillement sur les lieux du drame. En arrivant sur les marches de « Clément-Ader », on aperçoit une bâche tendue sur la façade de l’immeuble du secteur des Aviateurs, dans le quartier du Val Fourré, devant lequel un jeune homme de 21 ans a été poignardé à mort mercredi 13 novembre. « Nous sommes tous Brandon », indique, par ce biais, tout un voisinage effondré.

Ce jour-là, vers 13 h 30, rue Clément-Ader, une rixe a éclaté entre un homme, âgé de 61 ans, et un groupe de jeunes, sur fond de conflit assez ancien. Après un échange de coups, le sexagénaire a sorti un couteau pour porter un coup au niveau du poumon de Brandon, la victime. Selon le rapport de police, le jeune homme n’a réussi à fuir que quelques mètres avant de s’effondrer dans la rue. Il a reçu les premiers soins dans l’ambulance des pompiers, rue Georges Guynemer, mais a succombé de sa blessure quelques minutes plus tard.

La victime est décédée dans l’ambulance d’un arrêt cardiaque avant même d’atteindre les urgences du centre hospitalier de Mantes-la-Jolie, situé quelques centaines de mètres plus loin. Le meurtrier présumé a été interpellé dans la foulée grâce aux amis de la victime qui l’ont retenu afin d’éviter qu’il ne s’enfuie avant l’arrivée des forces de l’ordre. Il a ensuite été déféré, vendredi 15 novembre, au palais de justice de Versailles où il a été mis en examen. Présupposé comme déséquilibré, l’instruction doit permettre de mener une expertise sur l’état psychiatrique du senior afin de mieux comprendre la situation, rapporte Le Parisien.

Devant la stèle improvisée, ce lundi matin, un groupe de femmes regarde, immobile, vaciller les flammes des bougies, que les amis de la victime tentent d’entretenir tant bien que mal à l’abri des averses. L’un d’entre eux, se présentant comme de l’entourage proche de Brandon, tient un portrait de son défunt ami dans la main.

Les traits du visage fermés, le jeune homme fixe quelques instants le cliché avant de se pencher au-dessus des nombreux bouquets de fleurs, déposés ses derniers jours, pour l’accrocher. « On est en colère », lâche-t-il en se retournant. Ça n’aurait jamais dû arriver car cette personne n’avait rien à faire ici. » Car si l’accusé, âgé de 61 ans, disait ne plus supporter les cris et les regroupements de jeunes dans le quartier, le voisinage et les proches de la victime décrivent eux, « un homme dangereux qui a déjà fait usage de la violence par le passé ».

Selon un habitant de l’immeuble, le conflit entre l’accusé et la victime remonterait à plusieurs mois lorsque, ce dernier et ses amis auraient été les témoins des violences du sexagénaire sur l’une de leurs voisines. « Depuis ce jour-là, il (le sexagénaire, Ndlr) a été vu de nombreuses fois menaçant avec un couteau en main », poursuit le riverain. À l’écoute de cette thèse qu’il appuie, l’ami proche de la victime, renvoie le bailleur social, des deux tours de dix-sept étages, à ses responsabilités. « C’est le seul endroit de Mantes-la-Jolie qui est totalement laissé à l’abandon », s’étrangle-t-il.

D’après nos informations, les proches de Brandon devaient s’entretenir, ce lundi après-midi, avec le bailleur social en question. Suite à cette entrevue, les deux parties devraient prendre la parole prochainement. Il pourrait être notamment question de l’état de délabrement profond des deux immeubles de 226 logements, ainsi que de la prise en charge des frais des obsèques de Brandon. Dans le même temps, une marche blanche devrait être organisée à Mantes-la-Jolie pour rendre hommage au jeune homme de 21 ans.

« C’est épouvantable ce qu’il s’est passé, avait réagi le maire Raphaël Cognet (LR), lors d’une réunion publique le lendemain du drame. J’ai fait savoir à la maman que la Ville était tout à fait disponible si elle avait besoin de quoi que ce soit. C’est très difficile pour la famille d’abord, pour le quartier, et puis pour toute la Ville, quand on perd l’un des nôtres c’est toujours un drame. »