Le musée Le Corbusier ouvrira en 2027, son coût reste à définir

Ses travaux démarreront en 2024. La communauté urbaine a acté en décembre la constitution d’un conseil scientifique pour réaliser le projet scientifique, culturel, social et environnemental.

Les débats ont été bien moins animés qu’il y a trois ans, lors de la présentation du projet, en lien avec la Ville de Poissy, la Fondation Le Corbusier et le Centre des monuments nationaux. Le 12 décembre dernier, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise a acté la création d’un conseil scientifique pour réaliser le projet scientifique, culturel, social et environnemental du futur Musée Le Corbusier, situé à la place du centre de diffusion artistique Blanche de Castille, près de la Villa Savoye, dans le quartier Beauregard. Après le conseil, les élus du groupe Indépendants Seine et Oise ont eux regretté de n’avoir « aucune ­estimation » du coût du projet.

Le calendrier a été précisé. En 2020 devrait être réalisée une étude de programmation, avant que ne soient lancés le processus « ­d’acquisitions foncières, de la création de l’entité juridique en charge de la maitrise d’ouvrage, d’un concours d’architecture international puis des études de conception » entre 2021 et 2023 précise GPSEO dans un communiqué de presse. Les travaux devraient eux débuter à l’horizon 2024, pour une livraison et une ouverture au public en 2027 sur une surface de 7 500 m².

Ce conseil scientifique pourra notamment s’appuyer sur le projet social et culturel élaboré en juin 2017 qui recommande « de présenter la diversité des champs d’expression de Le Corbusier : exposer l’architecture, ce qui constitue déjà en soi une gageure muséographique ; valoriser le caractère protéiforme du créateur sculpteur, dessinateur, poète… ; diffuser la pensée rhizome d’un théoricien ; resituer son œuvre dans les courants artistique, ­urbanistique, voire sociétal du 20ème siècle ».

Pour le président du Centre des monuments nationaux Philippe Bélaval, le projet « ­fédérera un grand nombre de ressources et d’activités au voisinage immédiat de l’un des plus grands chefs d’œuvre de l’architecte, en faisant un pôle de développement de dimension véritablement internationale ». Une ébauche des tarifs pratiqués par la billetterie a été réalisée lors d’une étude de faisabilité et de pré-programmation en début d’année 2019. Selon cette étude, le plein tarif pourrait être de 13 euros et le tarif réduit de 9 euros. Un tarif famille et -25 ans à 7 euros devrait aussi être créé.

Une réflexion sera également engagée sur les moyens de jonction entre le futur musée et la Villa Savoye et d’éventuels aménagements de l’avenue Blanche de Castille.

« À ce stade de la réflexion, le musée devrait comprendre une exposition permanente, des espaces de conservation, de médiation et d’expositions temporaires, un auditorium, la médiathèque du quartier Beauregard, un centre de ressources spécialisé sur l’architecture pour les étudiants et les chercheurs, […] un espace-atelier d’éducation artistique d’initiation à l’architecture dédié aux enfants, une cafétéria, un restaurant haut de gamme, une boutique et une librairie » énumère dans un ­communiqué de presse GPSEO.

L’étude de pré-programmation estime également les coûts de fonctionnements annuels du ­musée à environ 4,5 millions euros par an. « Nous pouvons en déduire que le coût à l’investissement de ce « haut projet à valeur culturelle » devrait être entre 40 et 50 millions d’euros, note sur sa page Facebook le groupe d’opposition Indépendants Seine et Oise. Quelle sera alors la participation financière de la communauté urbaine ? Combien les habitants de la vallée de la Seine devront-ils payer ? » En 2016, le président Philippe Tautou avait réfuté ce chiffre, estimant le coût à « 15 millions d’euros ». En janvier 2019, l’adjointe pisciacaise en charge du patrimoine, Florence Xolin, nuançait davantage : « Les estimations étaient faites en interne, on va avoir besoin que des ­spécialistes affinent ça. »

Une réflexion sera également engagée sur les moyens de jonction entre le futur musée et la Villa Savoye et d’éventuels aménagements de l’avenue Blanche de Castille. L’étude de pré-programmation proposait plusieurs pistes, telle la « réalisation d’une passerelle aérienne piétonne […], l’aménagement d’une liaison souterraine piétons […], le passage en souterrain des véhicules au droit du musée avec aménagement en surface de l’avenue pour les modes doux. »