L’orientation des élèves toujours teintée de stéréotypes

À l’occasion d’une journée de présentation de l’ingénierie aux jeunes filles du collège des Grands champs, les échanges sur leurs aspirations semblaient relever des stéréotypes profondément ancrés.

Pédiatre, infirmière où puéricultrice, des vocations genrées qui ont toujours la côte chez les jeunes collégiennes pisciacaises. Le 21 novembre dernier le collège des Grands champs recevait, comme cinq autres établissements yvelinois, la visite de plusieurs femmes missionnées pour présenter le métier d’ingénieur à une quarantaine de jeunes filles volontaires.

« C’est un domaine majoritairement occupé par les hommes », rappelait Émilie Le Barillec, l’une des quatre intervenantes. En effet, selon une enquête conduite par l’IESF (l’association Ingénieurs et Scientifiques de France), à la fin de l’année 2016, ceux-là représentaient près de 88 % des ingénieurs en exercice. « D’où l’importance de ces témoignages et de ces échanges qui feront peut-être naître des vocations vers les secteurs technologiques et industriels », indique-t-on au collège des Grands champs. Pourtant, parmi les aspirations des jeunes filles, le podium gagnant donne à voir que la lutte contre les stéréotypes de genre reste encore à mener avec la nouvelle génération. « Quel métier voulez-vous faire plus tard ? ». Au moment des tables rondes de cette journée nationale intitulée « Les Sciences de l’Ingénieur au Féminin », aucune des élèves de 4ème ni de 3ème n’a échappé à cette traditionnelle question. Et si pour certaine, comme Alina qui se projette déjà dans les laboratoires de la police scientifique, la réponse est immédiate, pour d’autres le chemin de l’orientation reste encore à tracer au gré des années.

Cela-dit, parmi la quarantaine d’élèves, près de la moitié ont exprimé leur souhait de travailler auprès des enfants, en tant que pédiatre, un métier représenté, en France, à près de 70 % par des femmes, ou infirmière, dont elles représentent cette fois 87 % des 701 000 pratiquants selon le dernier recensement du ministère des solidarités et de la santé. Et ce pourcentage atteint même 98 % lorsqu’on isole les infirmiers spécialisés en ­puériculture.

Dans la salle de classe, on suppose que les réponses des collégiennes pisciacaises pourraient montrer que « certaines jeunes filles ont tendance à associer les métiers où les femmes sont très représentées à leurs envies, voire même à leur capacité d’embrasser telle ou telle carrière ». Une idée contre laquelle se battent les quatre intervenantes, comme l’explique Kenza Biaz : « Par notre parcours, on veut leur montrer que l’ingénierie n’est pas un domaine réservé aux hommes et qu’elles aussi en sont capables. »