Le conseil municipal comme théâtre de la campagne électorale

Rassemblant quatre candidats andrésiens sur les cinq déclarés, le rapport d’orientation budgétaire a été l’occasion pour eux d’exposer leur programme et s’envoyer des petites attaques.

Le 22 janvier, devant une trentaine de personnes venue assister aux délibérations, le conseil municipal a pris des airs de campagne électorale. Alors que l’ambiance était sereine en début de séance, la demande consistant à approuver les travaux permettant au club de billard de s’agrandir, a provoqué un changement d’attitude chez les conseillers municipaux. Notamment à cause d’une erreur dans le montant annoncé du coût des travaux, de 380 000 euros TTC au lieu des 500 000 euros inscrits à l’ordre du jour.

Alors que Laurence Alavi du groupe Andrésy Énergies Renouvelées (AER) et proche de Lionel Wastl déplore un tel montant, elle ajoute au nom du candidat : « Nous, par contre, on ne gâchera pas du pognon comme cela pour 35 personnes. L’élection ne va pas se jouer à 35 personnes. Cela ne vaut pas le coup de le faire, même pour vous. » En réponse, le maire Hugues Ribault (DVD), rappelle qu’il s’agissait d’une de ses promesses de campagne en 2014 qu’il a l’intention d’honorer et qui, selon l’adjoint aux finances et candidat, Denis Faist, permettront au club de se développer en accueillant davantage ­d’adhérents à l’avenir.

Tandis que les délibérations se poursuivent, Lionel Wastl déplore également que le public venu assister au conseil municipal ne puisse pas assister à la projection des données chiffrées ­discutées tout en regrettant de ne pas avoir accès, lui-même, à certaines d’entre elles : « Il y a des données que nous n’avons pas et que vous devriez nous présenter ce soir […]. Ne pas respecter la loi, cela la fiche mal. »

La candidate Virginie Muneret, d’Andrésy dynamique, s’attarde quant à elle sur l’annonce d’une future diminution des « taxes locales » à laquelle Denis Faist semble tenir s’il venait à être élu. « Quelle belle annonce deux mois avant d’élire un nouveau maire, déclare-t-elle. En revanche, dans le même temps, tu nous proposes des emprunts, aux alentours de neuf millions [d’euros], pour des investissements de la ville […] avec un endettement qui pèsera sur les ­prochains élus. »

Resté en retrait, le candidat et membre de l’opposition, Alexis Bakonyi, s’interroge sur la date du rapport d’orientation budgétaire. « C’est quand même très bizarre de voir que, pour la première fois […], vous faites le rapport d’orientation budgétaire avant les élections municipales », note le candidat.

Il ajoute ensuite : « Le rapport d’orientation budgétaire avant les élections se traduit […] par le fait que vous affirmez que la prochaine équipe municipale ne sera pas en mesure de monter un budget en quatre semaines alors je voulais savoir comment [est-ce-que] vous avez fait quand vous avez été élu pour monter un budget en quatre semaines ? » Hugues Ribault répond alors que les mesures annoncées ce soir-là pourront, pour certaines, être modifiées par le prochain édile.