L’opposition sceptique sur la venue de nouveaux médecins généralistes

Au conseil municipal, l’opposition a exprimé ses doutes sur la possibilité pour la Ville d’attirer trois jeunes nouveaux médecins généralistes dans la future maison de santé.

L’initiative est louable mais elle divise. Pour lutter contre la désertification médicale, une maison de santé interdisciplinaire de 199 m² verra le jour d’ici la fin de l’année, rue Georges Clémenceau. Initiée en 2016, elle accueillera une association de praticiens dont un médecin gastro-entérologue, un ou deux psychologues, un ostéopathe, un orthophoniste, une sage-femme et quatre médecins généralistes dont trois ne possèdent pas de patientèle. Alors que les travaux sont en cours, l’opposition a fait part de ses doutes durant le conseil municipal du 28 janvier sur la venue de ces trois jeunes ­médecins généralistes.

« C’est très joli, la mariée est très belle  » déclare le conseiller municipal d’opposition du groupe Agir pour Limay, Pierre-Yves Challande (DVD) concernant la construction de la maison médicale ­interdisciplinaire.

Ces mots pourraient laisser croire que son scepticisme vis-à-vis de la venue de nouveaux médecins généralistes a évolué par rapport aux craintes relayées par La Gazette en février 2019. En réalité, il n’en est rien. « Comment pouvez-vous nous garantir que les jeunes médecins vont venir, questionne-t-il. Le problème, il est là, il n’est pas ailleurs. Les médecins ne viennent pas. C’est cela le gros problème. »

Sur ce point de vue, l’adjoint en charge de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, Djamel Nedjar (DVG) est catégorique. « Vous avez la possibilité de mettre en doute le fait qu’à terme il n’y aura pas de médecins, affirme-t-il. […] L’équipe est déjà constituée. On aura trois médecins généralistes sur la ville supplémentaires plus le quatrième (Oliver Nardon, Ndlr) qui exerce sur Mantes-la-Jolie et qui était [­auparavant] sur Limay. »

À cela, Djamel Nedjar ajoute : « Notre objectif n’était pas de travailler avec les médecins [déjà] présents en ville. Notre projet, à nous, c’est de faire venir des médecins qui n’ont pas de patientèle, des médecins généralistes, pas de travailler avec ceux déjà présents. »

Mais Pierre-Yves Challande n’est pas le seul conseiller d’opposition à émettre des doutes sur le projet de bâtir une maison médicale interdisciplinaire. Mickaël Boutry (PCF, tête de liste Un nouveau souffle pour Limay) ne croit effectivement pas aux promesses faites par la municipalité concernant le carnet de consultation vierge des trois ­médecins généralistes.

Pour appuyer son argument, il s’appuie notamment sur l’exemple d’un futur ostéopathe qui est actuellement basé à Rosny-sur-Seine ou encore de la sage-femme qui est installée à Mézy-sur-Seine. « Vous déshabillez Pierre pour habiller Paul », lance-t-il à l’intention des élus de la majorité et notamment à l’édile, Éric Roulot (PCF), dont il soupçonne d’utiliser la maison de santé ­interdisciplinaire à des fins ­électorales.

Alors que le maire affirme que ce soupçon est infondé, Djamel Nedjar intervient à nouveau. Reconnaissant que les médecins spécialistes auront déjà un carnet de clientèle et que, hormis la sage-femme, ils travailleront donc à temps partiel, l’adjoint ajoute que leur présence sera malgré tout bénéfique pour les habitants de la commune.

« On peut éviter aux Limayens d’aller à Mantes ou à l’hôpital dont le parking a été rendu payant […] il y a deux ans », insiste-t-il. La durée de la convention entre la ville et l’association médicale Maliba, présidée par le généraliste Olivier Nardon, pour exploiter le lieu est de six ans et ­renouvelable une fois.