La pétanque se féminise petit à petit

Le 12 février, la quadruple championne d’Europe de pétanque et triple championne de France, Cindy Peyrot, est venue réaliser une démonstration de tirs de précision à Carrières-sous-Poissy. La question de la place des femmes dans ce sport a été abordée.

Le 12 février, un nouveau boulodrome et un second club de pétanque à Carrières-sous-Poissy ont été inaugurés. La création de ce dernier, nommé Espoirs pétanque carriéroise, remonte à décembre 2019. Pour ces occasions, la quadruple championne d’Europe de pétanque et triple championne de France, Cindy Peyrot a réalisé une démonstration de tirs de précision devant un public ­essentiellement masculin.

Selon le directeur sportif du club et secrétaire, Johnny Desbuissons, le club de pétanque qui accueille 14 jeunes de moins de 16 ans sur les 55 licenciés au total, développe aussi la pétanque féminine. « On a des féminines, explique-t-il. On sait qu’actuellement le sport féminin prend de l’ampleur. On voit que les féminines sont capables de faire autant que la pétanque masculine. » Cet essor de la pétanque féminine est aussi partagé par le président du club, Eugène Holderbaum, qui se dit fier de développer la pétanque chez les filles.

De son côté, la championne de pétanque d’Île-de-France en doublette et vice-championne en un contre un, Laëtitia Grare, inscrite au club d’Épône et âgée de 16 ans, explique que la pétanque féminine est en plein essor. Selon sa mère, Florence Grare, qui pratique ce sport en loisirs, bien que leur club ne compte qu’une vingtaine de licenciées sur la centaine d’adhérents, ce nombre augmente toutefois peu à peu.

Malgré tout, les préjugés envers les femmes dans l’univers de la pétanque sont tenaces. Pour preuve, en aparté de la démonstration de Cindy Peyrot, plusieurs amateurs de pétanque ont confié que ce sport demeure particulièrement « machiste » et que la démonstration d’une femme dans un tir de précision peut justement être un excellent moyen de changer cela.

Laëtitia Grare considère qu’une des principales difficultés dans ce sport est liée à la mixité des compétitions à laquelle elle participe. « Le plus impressionnant c’est qu’il y a plus d’hommes que de femmes », explique-t-elle. Pour appuyer son propos, sa mère déclare : « On nous a quand même dit un jour que notre place était en cuisine et pas sur un terrain de pétanque ». En revanche, cette pensée à l’égard des femmes n’affecte pas Cindy Peyrot. « Non, franchement, affirme-t-elle quand on lui demande si elle subit des réflexions machistes en compétition. Les gens nous mettent plus à l’aise ­maintenant. »