De nouvelles fissures à la maison centrale

Elles seraient apparues sur un mur porteur du quartier d’isolement.

Presqu’un an après l’effondrement du mur d’enceinte de la rue des Ursulines, le 28 mars 2019, la situation semble ne pas avoir bougé. Pire, selon Le Parisien et le maire pisciacais Karl Olive, de nouvelles fissures seraient apparues récemment dans le quartier d’isolement, entraînant la condamnation des terrains de football.

Alors que l’administration pénitentiaire précise au quotidien francilien qu’il n’y a « pas de risque  d’effondrement » et que la procédure judiciaire dans le cadre de la chute du mur des Ursulines est terminée restant à définir le planning des travaux, le premier magistrat déplore une nouvelle fois le silence radio de la garde des Sceaux. Karl Olive confirme toujours attendre le schéma directeur, dont l’élaboration, prévue pour la fin de l’année 2019, avait finalement été reportée, comme le révélait La Gazette dans son édition du 15 janvier dernier.

« On n’a pas eu de contact ni des services, ni de l’administration pénitentiaire, ni de la Chancellerie, on voit bien que ce n’est pas une priorité. » Karl Olive ne décolère pas, lui qui a appris la semaine dernière « qu’il y a deux semaines, des fissures sont apparues sur le mur porteur entre le quartier isolement et le quartier entrant ». Ce que confirme un représentant du bureau régional CFTC : « Au quartier d’isolement, le mur s’effondre. Sur les quatre cours de promenade, il n’en reste plus que deux. On prend des risques à ­l’intérieur et à ­l’extérieur. »

Au Parisien, Laurent Ridel, directeur interrégional des services pénitentiaires d’Île-de-France, indique que « le principe de précaution » a été appliqué et que « les deux détenus de la zone d’isolement vont partir pour être placés dans d’autres établissements ». Cependant, pour le syndicaliste « les problèmes, on ne peut plus les identifier, tout part en ruines ». Il énumère : « Il y a des fuites de partout, [dans] la zone scolaire et activités, salle de peinture, de jeux, il n’y plus de chauffage depuis près de deux mois. […] Au niveau de la cuisine, il y a des fissures qui ne sont pas ­normales. »

De quoi conforter une nouvelle fois l’édile dans son souhait de voir déménager la maison centrale, ancien couvent construit au XVIIeme siècle. « On nous prend pour des imbéciles, s’agace Karl Olive. Le schéma directeur devait tomber en février. À l’heure qu’il est, je n’ai absolument rien. » Il envisage également de lancer « une enquête de sécurité qui incombe à la Ville et qui réunit représentant du préfet, pompiers et Ville ».

Dans son édition du 15 janvier, La Gazette rappelait qu’un appel d’offres avait été passé en septembre et attribué par l’Agence publique pour l’immobilier de la justice pour la réalisation de différents diagnostics dans le cadre de sa future réhabilitation, que la ministre de la justice Nicole Belloubet avait estimé à 60 millions d’euros en avril 2019, lors de sa venue.

« Je veux des explications détaillées en termes de la transformation en centre de détention, prévue en juin, poursuit Karl Olive. Si c’est le cas, on va se battre contre ça, je proposerai une manifestation citoyenne. » Le gouvernement, lui, prévoit depuis octobre 2018 la création d’une soixantaine de places afin de favoriser la réinsertion des détenus via une Structure d’accompagnement à la sortie (SAS). Cette SAS devrait être opérationnelle à l’horizon 2022.

Selon l’édile, l’effondrement du mur de la rue des Ursulines en mars dernier a été « la goutte d’eau des dysfonctionnements ». Et il rappelle que « en [octobre] 2014, la sous-commission départementale de sécurité avait émis un avis défavorable à la poursuite des activités ». Dans les colonnes du quotidien francilien, Laurent Ridel détaille l’avancée de la procédure judiciaire engagée suite à l’effondrement du mur de la rue des Ursulines. « La procédure judiciaire est terminée, explique-t-il ainsi. L’entreprise qui effectuait les travaux de renforcement de l’ouvrage, ayant commis une erreur, prendra en charge cette reconstruction. […] Il reste maintenant à définir le planning des travaux. » S’il salue ce qu’il considère comme « une avancée », Karl Olive regrette : « Depuis un an on attend la consolidation du mur, on ralentit la circulation, on supprime un arrêt de bus, … »