Cinquante tonnes de métaux partent en fumée

Mardi 26 mai, un nouveau départ de feu est survenu sur le site de l’entreprise de recyclage de métaux GDE. Étiquetée par le maire, l’entreprise pointe du doigt le contenu des cargaisons importées des déchetteries.

À peine plus d’un mois s’était écoulé depuis le dernier incendie. Mardi 26 mai, un nouveau départ de feu est survenu sur le site de l’entreprise Guy Dauphin Environnement (GDE), située dans la zone portuaire. Vers 23 h, un important dégagement de fumée émanant d’un tas de métaux a nécessité l’intervention d’une cinquantaine de pompiers armés de trois lances à incendie. « C’est en tout près de 50 tonnes de ferrailles qui ont pris feu », rapportent les secours qui précisent par ailleurs que « les analyses de toxicité n’ont révélé aucune anomalie en lien avec les fumées de l’incendie ».

Mercredi 27 mai les services de la préfecture indiquaient sur Twitter que « le panache de fumée est causé par la combustion des carcasses de véhicules ». Une information « partiellement juste » selon l’entreprise qui transforme notamment des carcasses de voiture en cubes d’acier. Cette dernière déplore la présence, dans ses tas de ferraille à broyer, de batteries au lithium, dont elle soupçonne un lien avec le départ de feu. « Cette ferraille provient des déchetteries qui sont débordées depuis le déconfinement, assure Philippe Sorret, directeur général délégué de GDE. Dans ces cargaisons on trouve de plus en plus de trottinettes et vélos électriques qui sont équipés de batteries au lithium. Quand on compresse ces batteries, elles peuvent s’enflammer. »

C’est la seconde fois, en quelques semaines, que l’entreprise est la proie d’un incendie. Le 15 avril dernier, 900 tonnes de carcasses de voitures s’étaient embrasées. Après un nouveau sinistre mardi, Eric Roulot (PCF), le maire de Limay, s’agace : « Je considère que la limite de l’acceptable vient d’être dépassée. […] Face à cela je demande une suspension de ­l’activité de cette usine le temps de faire les études nécessaires pour déterminer les transformations à réaliser pour viser une exploitation sans polluer et dans de bonnes conditions pour les salariés ».

Consciente du problème, la société avait déjà mis en place un système de détection thermique « ce qui a d’ailleurs permis aux pompiers d’intervenir très rapidement lors de ce dernier événement », souligne Philippe Sorret. « Nous allons encore plus réduire la taille de nos tas afin d’identifier plus facilement les objets indésirables et augmenter l’espacement entre ceux-ci, de façon à limiter l’étendue des dégâts en cas de nouvel accident », conclut-il.