Gamraoui – Effroy, la fusion de dernière minute

Arrivée en troisième position lors du premier tour, Khadija Gamraoui (LREM) s’est associée à Anthony Effroy (SE), pour tenter de combler son retard sur Christophe Delrieu (DVD) et Eddie Aït (SE).

Les listes Faire réussir Carrières et Carrément Carrières, réunies sur le gong. Mardi 2 juin, les messes basses entre Khadija Gamraoui (LREM) et Anthony Effroy (SE), dans la salle du conseil municipal, laissaient déjà transparaître leur complicité. Deux heures après la clôture des dépôts de listes en préfecture, c’est pourtant dans le secret du huis-clos que s’est tenue la séance municipale (voir encadré). À la sortie de la mairie, les deux candidats ont annoncé la fusion de leurs listes en vue du second tour.

C’est donc une triangulaire qui se dessine pour ce second tour. À la tête de cette nouvelle liste renommée Réunis pour Carrières, Khadija Gamraoui, qui avait récolté 17,7 % des voix, espère ainsi combler ses douze points de retard sur le maire sortant, Christophe Delrieu (DVD) et concurrencer ainsi l’ancien maire Eddie Aït (SE), arrivé en tête lors du premier tour avec 38,2 %.

« La ville a trop souffert des politiques conduites durant les deux derniers mandats et cette fusion, c’est avant tout la rencontre de deux projets, qui démontre notre capacité à travailler main dans la main dans l’intérêt de notre ville et de ses habitants », explique Khadija Gamraoui, l’ancienne première adjointe de la commune, dans un communiqué de presse.

Pour Anthony Effroy, crédité de 11,34 % , cette fusion témoigne d’une « volonté de sortir de l’offre proposée par les anciens et les sortants ». Selon l’édile actuel, les quelques semaines qui les séparent désormais du scrutin doivent permettre de « démontrer que nous sommes là pour servir les autres et non pas pour nuire aux autres », fait-il remarquer au Parisien.

Mardi 2 juin, Khadija Gamraoui (LREM) et Anthony Effroy (SE) ont annoncé la fusion de leurs listes en vue du second tour.

L’actuel élu d’opposition rejoint donc la liste LREM avec huit des colistiers qui composaient sa liste le 15 mars dernier. « Les meilleures mesures de chacun des programmes ont donc été réunies en cohérence pour proposer un projet dans lequel une majorité de Carriérois se retrouvera », commente ce dernier.

Si les deux candidats l’assurent par voie de communiqué : « Nous avons fait converger les axes de nos deux programmes : la fiscalité, la sécurité, l’urbanisme et la transition écologique », en mars dernier, leurs positions était diamétralement opposées en ce qui concerne le premier thème.

« On ne peut pas vous promettre de baisser les impôts, ce serait illusoire et irréaliste, en revanche, on s’engage à geler le taux d’imposition communale sur toute la durée du mandat », lançait Khadija Gamraoui, lors de son meeting de campagne organisé le vendredi 28 février dernier. Dans le même temps, son désormais n°2, lui promettait « une réduction de la taxe foncière de 10 % sur la première année suivie d’une diminution supplémentaire de 10 % sur le reste du mandat ». Sur ce point, Khadija Gamraoui n’a pas répondu à nos questions dans les délais impartis par notre publication.

Un temps sollicité par les deux autres chefs de file de l’opposition en vu d’une fusion contre le maire sortant, Eddie Aït, lui, repartira finalement avec la même liste qui a été plébiscitée au premier tour. « Compte tenu des échanges avec madame Gamraoui et monsieur Effroy, nous avons choisi privilégier la cohérence et le respect des engagements. C’est aussi le respect du projet qui a été choisi par les Carrérois le 15 mars », indique-t-il de sa position.

Khadija Gamraoui démise de ses fonctions d’adjointe

Christophe Delrieu, maire, a cette fois réussi son coup. Mardi 2 juin, après avoir une nouvelle fois retiré les délégations de son ancienne première adjointe, le maire, Christophe Delrieu, a obtenu du conseil municipal de mettre un terme aux fonctions d’adjointe de Khadija Gamraoui.

Pour rappel cette dernière avait mené une dissidence en avril 2019 et avait conservé son poste par le conseil municipal en place. « Elle critiquait tout et rejetait tout, mais n’avait aucun courage à aller jusqu’au bout de son comportement peu loyal en démissionnant. Il aura fallu suffisamment de conseillers pour enfin lui signifier qu’elle ne pouvait décemment rester maire-adjointe », commente Christophe Delrieu.

Ce mardi, c’est dans l’intimité du huis-clos que Khadija Gamraoui a été mise en minorité. Son nouvel associé de campagne Anthony Effroy a fait voter la mesure privative afin de faire sortir le public composé de La Gazette et d’un riverain « afin de respecter le protocole sanitaire ».

L’ancien maire, Eddie Aït, et son groupe n’ont pas pris part au vote déplorant « la tenue d’une séance inutile pour les habitants ». Contactée, Khadija Gamraoui n’a pas répondu à nos sollicitations.