Dans le gymnase Lécuyer, le bruit des machines à coudre. Depuis le 30 avril, un atelier de couture bénévole a été mis en place par l’association Coeur de Fouta afin de pouvoir équiper les habitants du quartier du Val Fourré, en masques. Quelques jours plus tard, cet atelier couture a intégré un chantier d’insertion employant, pour quatre mois, 16 personnes. De quoi impliquer les habitants, tout en leur mettant un pied dans le monde du travail.
« On s’est posé la question de qu’est-ce qu’on pourrait faire pour justement accompagner les populations, accompagner notre quartier sur cette question [de crise sanitaire], détaille Aïssata Anne, chargée de projet au sein de l’association. Il y a trois axes sur lesquels on a travaillé, donc on a décidé de fabriquer des masques en tissus africains et de les distribuer directement dans les boîtes aux lettres des gens, on a fabriqué plus de 1 500 masques en amont. »
Suite à cette initiative, un contact est pris avec le bailleur social les Résidences Yvelines-Essonne. « Il y avait une demande de savoir s’il y avait une entreprise qui pourrait faire des masques pour les Yvelinois, souligne Sophie Badji, chargée de mission développement social urbain chez les Résidences Yvelines-Essonne sur LFM. […] On lui a demandé de fournir tous les habitants de Mantes-la-Jolie en masques et répondre aux demandes des bailleurs. » Pour mener à bien cette mission, l’association a reçu récemment une subvention de 10 000 euros de la part du Département. « Les tissus sont achetés auprès des commerçants locaux », précise Aïssata Anne.
Les salariées du chantier d’insertion, ont été identifiées par les services du Département et sont accompagnées en parallèle par l’association ACR. « Nous savons très bien que dans notre zone géographique ici comme dans les milieux populaires, les femmes sont frappées de plein fouet par la précarité, souligne Fabrice A’honda, bénévole, du public accueilli. Nous espérons que cela fera cas d’école sur d’autres projets, sur le territoire […]. [Les habitants] sont acteurs de leur propre destin, c’est ça la plus-value du projet, quand il y a une implication locale. »
L’association envisage déjà l’après-chantier d’insertion. « Notre réflexion, sur la fin du chantier c’est de voir comment ça se pérennise, détaille Fabrice A’honda. Et au-delà de ça, notre objectif c’est qu’au sortir de ce chantier il y ait des acquis par rapport au monde professionnel, une confiance en soi développée. ACR s’occuperait de la partie du suivi. La crise du Covid a frappé de plein fouet l’économie, il y aura la problématique de l’emploi à gérer. »