Après la démolition du 177 rue Paul Doumer, la chaussée sous surveillance

Après avoir ordonné la démolition d’une maison « dont la structure menaçait la sécurité », la Ville suspecte désormais la présence d’un tunnel sous la chaussée.

Cet été, les questions et inquiétudes relatives aux cavités présentes dans le centre-ville triellois ont refait surface.

Le mercredi 5 août, suite à « l’inaction » du propriétaire d’un immeuble fissuré situé au 177 rue Paul Doumer, la Ville a ordonné la démolition de la bâtisse. Toutefois, le maire, Cédric Aoun (SE), suspecte désormais la présence d’un tunnel sous la chaussée de son artère principale et pourrait prolonger la récente interdiction de passages aux poids lourds et aux autobus.

Depuis plusieurs années, Triel-sur-Seine est confrontée à des affaissements de chaussées ainsi qu’à l’augmentation du trafic des poids lourds sur sa route départementale. Des fissures avaient déjà été constatées sur la façade de la maison incriminée en 2018, poussant l’ancienne municipalité à organiser une réunion en décembre 2018 pour faire le point sur la situation du sous-sol ­triellois avec les habitants.

« Depuis le mois de juillet, le danger était imminent, assure Cédric Aoun, s’appuyant sur l’avis de l’expert judiciaire sur l’état de l’édifice fissuré. Le propriétaire avait été mis en demeure de réaliser les travaux au plus vite pour mettre en sécurité le bien : il y avait un risque que le bâtiment s’enfonce avec les cavités. »

Sans réaction du propriétaire, le maire a ordonné, en concertation avec la sous-préfecture, une procédure de démolition. « Le ­propriétaire avait même oublié de consigner le gaz, l’électricité et l’eau du bâtiment… », souffle l’édile. Concernant la maison voisine, la famille qu’elle abrite va être relogée par la commune en attendant une nouvelle expertise « mais son avenir est plus qu’incertain », glisse le maire.

Dès le 13 août, les ouvriers ont procédé à la mise en sécurité du site et au comblement en déversant pas moins « de 90 m³ dans les cavités qui descendaient jusqu’à 10 mètres de profondeur », souligne Cédric Aoun.

Il ajoute : « Je n’ai pas encore la facture totale des travaux, mais rien que la démolition a coûté près de 40 000 euros à la Ville. » Concernant cette enveloppe une procédure judiciaire est en cours avec le propriétaire de la bâtisse pour son règlement définitif.

En amont des travaux, Cédric Aoun a signé un arrêté municipal pour interdire la circulation des poids lourds de plus de 3,5 tonnes entre la rue Paul Doumer et l’avenue de Poissy, dans les deux sens, entre le 5 août et jusqu’au 15 octobre minimum.

Une date qui pourrait bien être allongée après la découverte, durant le comblement des cavités, de ce qui pourrait être un tunnel sous la chaussée de la rue Paul Doumer. « On a vu une entrée qui n’est visiblement pas comblée correctement on va devoir procéder à des ­vérifications », poursuit l’édile.

À ce sujet, la Ville attend les résultats d’une analyse au géoradar afin « de déterminer les désordres » et pouvoir statuer sur la poursuite ou non de l’arrêté municipal qui réglemente le passage des poids lourds et des autobus. « Évidement, on souhaite pérenniser cette mesure, mais c’est surtout qu’on n’a pas le choix, martèle l’édile triellois. La route n’est pas adaptée aux ­passages de ces convois ­exceptionnels. »