Un nouveau QG pour lutter contre l’isolement des personnes handicapées

À l’étroit dans leur ancienne adresse au Val-Fourré, le groupe d’entraide mutuelle (GEM), qui reçoit les adultes qui souffrent de troubles psychiques, profite désormais d’un nouveau local.

« Venir au groupe d’entraide mutuelle, ça m’a changé la vie. » Parmi les adhérents du GEM de Mantes-la-Jolie, baptisé localement « GEM de l’amitié », Jean-Pierre, le doyen du groupe, ne tarit pas d’éloges sur cette association qui propose aux adultes un lieu pour se retrouver et organiser des sorties communes contre une adhésion annuelle de 24 euros.

« Ce n’est pas un endroit médical, pour faire des soins, souligne l’un des adhérents. C’est un endroit pour venir se détendre, on s’organise entre nous pour décider des activités que nous pouvons faire. » Depuis la création du centre en février 2018, à l’initiative de l’association gestionnaire Handi val de Seine, « ce sont les adhérents eux-mêmes qui occupent le bureau et prennent les décisions », détaille celle qui les accompagne tout au long de la semaine, Clarisse Christophe, l’animatrice. Avec plus de 500 antennes dans l’hexagone, les groupes d’entraide mutuelle sont des dispositifs financés par l’Agence régionale de santé. Bord de mer, zoo de Thoiry, pique-nique à l’Île Aumône, si les adhérents ne semblent jamais à court d’idées d’évasion, en revanche, tous commençaient à se sentir un peu à l’étroit dans leur ancien local au sein du centre médico-social Frédéric Chopin, situé dans le quartier du Val-Fourré.

« On ne pouvait pas faire grand-chose, on n’avait qu’une seule pièce », rappelle Benoît le président de l’association mantaise. Depuis le 11 mai, les adhérents du GEM ont donc posé leurs cartons à proximité du centre-ville sur le boulevard Victor Duhamel. Ils profitent désormais d’une grande pièce de vie, d’une cuisine et d’un bureau pour l­’administration. Une réouverture synonyme de soulagement pour Jean-Pierre. « Le confinement ça a été très dur, tonne l’adhérent, âgé de 66 ans, autour de la table. Je suis une personne qui ne peut pas du tout rester tout seul, maintenant je viens tous les jours et ça m’aide ­beaucoup ».

« On ne demande pas aux gens ce qu’ils ont quand ils viennent, précise Clarisse Christophe. En général, ils sont orientés par le soin : psychologue, centre médicaux, ou les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS). » Elle poursuit : « L’un des objectifs prioritaires c’est de rompre l’isolement en créant du lien et donc c’est plus facile quand on bénéficie d’un lieu de vie comme ça. » Dès la rentrée, le GEM de l’amitié proposera un mois de découverte aux personnes qui souhaitent découvrir ses activités. Les personnes intéressées peuvent ­appeler le 07 69 93 47 92.