Devant le groupe scolaire Marcel Lachiver, en cette journée de juin, c’est un ballet peu ordinaire qui s’organise au moment de la sortie de l’école. Ceux qu’on appelle dans la commune, les Hardriculteurs, une association locale composée de dix familles, plante ce jour-là aux pieds des grilles de l’école, tomates, courges, poireaux et divers aromates en permaculture.
« L’idée c’est de créer des espaces libres pour que les gens récoltent gratuitement puis cultivent ensuite eux-mêmes en ville », explique Isabelle Outrebon, membre de l’association et présidente des Hardriculteurs, aux enfants et parents d’élèves interrogatifs.
Suite au confinement, les jardiniers du village ont rejoint le mouvement Les incroyables comestibles, lancé en 2008 en Angleterre. « Avec la fermeture du jardin partagé (situé dans le parc du château Ndlr), on s’est retrouvé avec toutes nos semences sur les bras, poursuit Isabelle Outrebon. On a alors proposé au maire de mettre les cultures dans des bacs, au plus près de la population. La grande idée étant de disposer ça aux pieds des logements sociaux, pour que les personnes en difficulté se servent. »
Ainsi, depuis plusieurs mois maintenant, de nombreux bacs ont vu le jour aux quatre coins de la commune, comme sur le boulevard Jules-Michelet ou sur le parking de la gare de Meulan-Hardricourt. Si les dix familles de l’association entretiennent ces points de culture urbaine, les jardiniers espèrent impliquer les habitants en les formant à la permaculture. « L’idée c’est qu’on donne envie à ceux qui habitent à côté d’un bac de s’en occuper pour que le mouvement prenne », souligne la présidente des Hardriculteurs.
Concernant les légumes plantés devant le groupe scolaire Marcel Lachiver, une habitante du quartier qui s’est portée volontaire, vient justement prendre les consignes d’arrosage. « Quand j’ai découvert ce qu’ils faisaient j’ai tout de suite adhéré, sourit-elle. Avec la période que nous traversons cette démarche prend tout son sens. »
De son côté, le maire, Yann Scotte (SE) note « qu’il y a une cohabitation rigolote à trouver entre les exigences de celles et ceux qui veulent un village taillé au cordeau et celles et ceux qui ont commencé a comprendre que le retour de la nature ça s’accompagnait parfois d’un désordre organisé. »