« Le site est potentiellement dangereux, j’ai besoin d’une reconnaissance des lieux avant de déployer mes hommes. » Vendredi 4 septembre, la mission de ce sapeur-pompier originaire de la caserne de Vernouillet est décisive. Boîtier de commande en main, ce dernier doit piloter un modèle de drone spécialement développé pour les secours, afin d’identifier les risques potentiels aux abords d’un bâtiment situé sur le site de l’université AgroParisTech à Thiverval-Grignon.
« Bouteille de gaz chaude trouvée », s’écrie le pompier. Fort heureusement, cet après-midi-là, il ne s’agit que d’une simulation. En réalité le soldat du feu vernolitain passe, devant deux jurés, l’épreuve pratique de la formation de télépilote qu’il suit depuis plusieurs jours. Comme lui, cinq autres pompiers en provenance de tout le département devraient rejoindre les huit pompiers pilotes de drones que comptait, depuis le 15 juillet dernier, le service départemental d’incendie et de secours.
Car aujourd’hui, pour les pompiers, le drone est comme un troisième œil. « Les usages sont nombreux, souligne Laurent Lacasse, le formateur chargé d’enseigner le pilotage aux sapeurs-pompiers yvelinois. Lors d’incendies, ça permet de rechercher des points chauds ou des victimes, ou quand il s’agit de noyade en Seine, le drone permet d’avoir une perspective d’ensemble pour diriger les plongeurs par exemple. »
Les équipes du « renseignement drone » ont déjà réalisé une quinzaine d’interventions sur le territoire. Et notamment, le 23 août dernier, à Guernes lors d’un important incendie dans un entrepôt de marchandises (voir édition du 26 août). « On est revenu également plusieurs jours après en appui de la gendarmerie afin de rechercher des indices et étudier comment la toiture a pu brûler », rapporte le lieutenant en charge de l’unité.
Aujourd’hui, les pompiers yvelinois sont dotés de deux drones opérationnels pour venir appuyer les unités au sol, « un basé aux Mureaux, un à Versailles plus un troisième de remplacement », poursuit le lieutenant qui aimerait équiper davantage ses télépilotes, ou du moins, d’un matériel de plus gros calibre.
« On a choisi ce modèle car il est petit, facilement déployable, et que son faible coût nous permettait d’en acheter plusieurs : ainsi nous pouvons intervenir au nord comme au sud, en 20-30 minutes, détaille le lieutenant. On réfléchit cela dit à un plus gros modèle qui permettrait d’avoir plus de portée et une meilleure caméra. »