Intoxication au plomb : une plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui »

La Ville a porté plainte en s’appuyant sur les données de Santé publique France, rendues publiques en 2018, et pointant un risque de contamination au plomb.

Le maire, Eddie Aït (SE), l’avait annoncé la veille, lors du conseil municipal, ce vendredi 4 septembre, la commune de Carrières-sous-Poissy a déposé « une plainte contre X » auprès du procureur de la République pour « mise en danger de la vie d’autrui et atteinte à l’environnement », par rapport aux concentrations en plomb relevées sur les sols de la plaine de Carrières-sous-Poissy, Triel-sur-Seine et Chanteloup-les-Vignes, ancienne zone d’épandage des effluents parisiens.

Dans un communiqué de presse publié le 7 septembre, Eddie Aït demande l’application du principe « pollueur-payeur » afin d’assainir les zones polluées. Par ailleurs, l’édile indique que la commune s’interroge sur le traitement et le suivi des risques sanitaires concernant l’épandage « d’eaux usées brutes et/ou partiellement traitées à partir de 1890 et jusqu’à 2006 pour certains secteurs ».

Pour rappel, en octobre 2018, l’agence de santé publique nationale, Santé publique France, publiait un rapport analysant la pertinence d’une campagne de dépistage du saturnisme infantile, maladie aigüe liée à une intoxication au plomb auprès des populations vivant près de ces anciennes zones d’épandage.

Suite à ce rapport et à la découverte d’un cas dans la commune, l’Agence régionale de santé (ARS) avait embrayé le pas en encourageant la prescription de plombémies, qui mesurent le taux de ce métal lourd dans le sang. L’ancien maire et actuel élu d’opposition, Christophe Delrieu (DVD), s’était, à l’époque, positionné en faveur d’un dépistage des personnes à risques. Ce dernier avait également ordonné le décaissement d’une partie des terrains de l’école des Dahlias.

« Le dépistage du saturnisme sur la base du volontariat et sa prise en charge par l’assurance maladie ne constitue pas une réponse à la hauteur de cet enjeu de santé publique, estime pour sa part Eddie Aït dans son communiqué de presse. […] Des mesures doivent être prises au plus vite pour endiguer l’exposition des populations au plomb, mais aussi aux nombreux autres métaux lourds présents dans les terres et dont l’effet « cocktail » pourrait avoir des conséquences sanitaires encore plus graves. » Dans son communiqué, l’édile indique que la Ville « étudie l’opportunité de nouvelles procédures, devant la juridiction civile cette ­fois-ci. »