Le food-truck réussira-t-il à s’installer en ville ?

Le 4 septembre, au conseil municipal, le projet de créer un food-truck sur le parking de l’église a été abordé. Outre les nuisances sonores, la question du stationnement pose problème.

« Ce que je ne veux pas c’est que les gens rentrent chez eux et puis regardent la télé […]. Moi, ce n’est pas la vie de village que j’imagine. » La volonté d’animer la commune était effectivement l’un des principaux axes de campagne de l’édile ­épiscomontois Christophe Nicolas (SE).

Alors qu’il envisageait initialement de créer un « café participatif », l’idée d’autoriser l’implantation d’un food-truck « en novembre » sur le parking de l’église lui a été soufflée par Nicolas, un cuisinier parisien habitant depuis 15 ans dans la commune et souhaitant développer son activité en ville. Si la possibilité d’animer la commune enchante les élus, certains sont néanmoins sceptiques quant aux problèmes de stationnement engendrés, et l’ont montré lors du conseil municipal du 4 septembre dernier.

« C’est sûr que c’est super intéressant mais je ne vous cache pas ma franchise : le stationnement, en ce moment, est un gros problème au quotidien avec des tensions de voisinage […]. Annoncer aux administrés une suppression de trois, quatre places de parking, cela va être très, très difficile », affirme le responsable des services techniques et conseiller municipal, Nicolas Hernandez qui s’interroge aussi sur la pérennité de l’activité.

« Dans un premier temps, ce serait pour quatre ou cinq jours par semaine mais sur un laps de temps assez long parce que, si je commence à cuisiner, il faut que je me positionne le matin et si je propose quelque chose le soir, il faut que je reste au moins jusqu’à 22 h », lui explique le cuisinier en vantant les mérites de l’emplacement choisi qui lui permettrait non seulement de la « visibilité » mais également un raccordement électrique avec l’hôtel de ville.

Alors qu’il s’imagine déjà installer après le lancement du food-truck « tables et chaises » pour permettre aux clients de consommer sur place de la « cuisine traditionnelle française » comme, par exemple « des côtes d’agneaux […], des tomates farcies et des plats végétariens », l’adjoint en charge des travaux et du patrimoine, Jean-Christophe Barras, ne cache pas lui aussi son scepticisme, le food-truck ne pouvant pas stationner en permanence sur un parking public.

« Gérer alternativement votre activité et le stationnement, cela va être compliqué [surtout si], quand vous allez arriver, les places de stationnement sont occupées. Est-ce-que [la demande de ne pas stationner les jours de votre venue] sera respectée ? Je vois pour vous l’intérêt d’être là mais cela va être compliqué », déclare-t-il.

« Je vois le côté nuisances », complète Nicolas Hernandez. Pour résoudre les problèmes liés à l’implantation du food-truck, le conseiller municipal suggère alors de l’installer dans la cour située à l’arrière de l’hôtel de ville et accessible depuis la ruelle des clos. « Cela ne prend pas de place de stationnement et puis c’est moins gênant pour le bruit », affirme-t-il.

Sa proposition n’est visiblement pas du goût de Chrystelle Caubet, la conseillère municipale en charge notamment des festivités. « Il ne [sera] pas visible !, rétorque-t-elle. On a envie de redynamiser le village donc il faut que cela bouge aussi. Les nuisances, il faut une certaine tolérance […]. Moi, je suis tout à fait pour. » Espérant avoir « 40 couverts par jour », le propriétaire du food-truck qui est toujours à la recherche d’un local pouvant accueillir son véhicule en dehors des jours d’ouverture, proposera « entrée, plat [et] dessert » pour un tarif compris « entre 10 et 13 euros ».