Une visite un peu particulière s’est déroulée ce lundi 14 septembre au sein du parc départemental du Peuple de l’herbe. Il a en effet été sélectionné pour la septième édition des Victoires du paysage, concours mettant en valeur les aménagements paysagers et organisé par Val’hor, organisation interprofessionnelle qui rassemble les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage.
Ce 14 septembre avait donc lieu une visite technique par le jury, afin de découvrir comment maîtrise d’œuvre et maîtrise d’ouvrage avait réussi à faire de cette ancienne zone d’épandage, devenue carrière, un parc environnemental de 113 ha. Lors de la visite, les équipes du Département, en charge de la gestion, ont reconnu que les changements climatiques affectaient la vie du parc et ont évoqué le souhait de se tourner vers la Seine en créant de nouveaux aménagements.
« C’est un projet qui s’inscrit dans une vision plus vaste des bords de Seine, du rapport à la ville, de la question de la préservation de la nature dans un milieu qui est complexe, dans un milieu qui est pollué, fortement urbanisé, détaille de son intérêt pour le projet Michel Audouy, président du jury. […] Ce sont tous ces éléments-là qui s’inscrivent dans une évolution aussi du concept de parc, c’est un parc d’un nouveau genre, ce n’est pas un jardin clos, qui à la fois répond à une demande sociale et à la fois à des considérations environnementales indispensables. »
Des problématiques de départ, Michel Hossler, référent et pilote de la maîtrise d’œuvre du parc, co-fondateur de l’agence TER, rappelle : « Il n’y a rien qui prédestinait ce site à devenir un parc, encore plus un parc écologique. […] Il fallait qu’il joue ce rôle du parc du quotidien, en même temps il fallait qu’il joue ce rôle de grand poumon et de démonstrateur de ce que peut être un parc écologique, avec ce souhait de travailler sur les questions de biodiversité, d’augmentation des milieux. »
Lancé en 2010, le parc du Peuple de l’herbe a finalement été inauguré en juin 2017, après des travaux d’un coût total de 22 millions d’euros. « Les travaux ont commencé en 2013 et pour l’étang de la Vieille ferme, en 2016, précise Isabelle Chatoux, cheffe de projet au Département pour le parc. Cela a été assez rapide. »
Lors de la visite, le rôle important de la Seine dans la construction du parc a été rappelé. « On a tenu à ce que ce parc soit la mémoire de la vie de la Seine avec ses crues, et donc il y a des indicateurs qui nous rappellent les hauteurs de crues et les plus récentes », détaille Michel Hossler. Les variations climatiques sont également des facteurs rythmant la vie du parc. « On est sur des remblais, en période hivernale nous avons la problématique des crues du fleuve qui alimente la nappe et fait que la totalité du site est extrêmement humide en hiver et extrêmement sèche en été, souligne Isabelle Chatoux. D’année en année, nous avons des étés qui sont de plus en plus compliqués. »
L’exemple de cette année 2020 semble à ses yeux pertinent. « Nous avons perdu des arbres avec la troisième canicule de l’année, alors qu’ils avaient été plantés il y a trois, quatre ans », déplore Isabelle Chatoux.
Alors que le jury demande quels pourraient être les futurs aménagements, Isabelle Chatoux évoque les pistes de réflexion : « On a réactualisé en 2020 l’identification des besoins, il y a toujours effectivement des perspectives de développement vers l’axe Seine, la réalisation d’un ponton d’accostage pour les péniches, […] par exemple. »