Parents et enseignants dénoncent les classes surchargées

Suite à la demande du 5 octobre de l’académie de Versailles d’accueillir sept élèves supplémentaires au lycée François Villon, parents et professeurs ont manifesté la semaine dernière.

« Les sept gouttes d’eau qui ont fait déborder le vase. » Voici comment le 7 octobre une enseignante de français du lycée général et technologique François Villon résumait sa colère l’ayant conduit à se mettre en grève, avec une trentaine d’autres professeurs et soutenus par les parents d’élèves, depuis le 6 octobre. Ce jour-là, ils ont appris que le lycée devait accueillir sept élèves supplémentaires en seconde. De ce fait, la moitié des 14 classes passerait de 35 à 36 élèves. Pour les grévistes, la situation ne serait pas gérable.

« Ce n’est pas qu’on veut refuser des enfants mais on acceptera des enfants qu’avec les moyens nécessaires pour les accueillir et leur dispenser un enseignement de qualité », lance la professeure d’anglais et déléguée syndicale SNES-FSU, Flavie Hureault. « Il n’y a plus de place dans les salles, détaille une enseignante de français. Pour accueillir les 35 élèves que nous avons déjà, nous avons dû condamner des sorties de secours. » Bâti pour « 800 » élèves, le lycée en abrite ­aujourd’hui « un peu plus de 1 300 ».

 

Interrogés, le motif de la grève divise les élèves. Alors que Kylia, 15 ans, pense que l’accueil d’un élève en plus par classe est possible, elle est contredite par Imran, 14 ans, qui précise que la circulation dans les couloirs est difficile.

Un communiqué du 9 octobre du syndicat SNES-FSU précise toutefois que le lycée muriautin n’est pas le seul établissement yvelinois concerné par des classes surchargées. Ainsi, le lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie a vu « l’ouverture d’une classe de seconde supplémentaire, insuffisante ­cependant à accueillir tous les élèves en attente d’une place ».

L’information est confirmée par le directeur adjoint de l’académie de Versailles, Alain Ouvrard. « On se retrouve avec des classes de seconde quasiment pleines partout et on est généralement en train d’affecter 35-36 [élèves] dans beaucoup d’endroits, déplore-t-il le 8 octobre. Au lycée Condorcet, à Limay, on est à 36 élèves par classe […]. À Magnanville, on a affecté des élèves de dernière minute. »

Contactée le 7 octobre, la région Île-de-France indique être « mobilisée » sur le lycée muriautin et précise avoir « installé deux bâtiments modulaires à étage pour accueillir des flux supplémentaires en 2019 ». Néanmoins il n’y aurait « pas de travaux d’extension ­programmés ».

Pourtant selon la présidente de l’association autonome des parents d’élèves (AAPE), Lylia Montarou, l’établissement en aurait besoin. C’est le cas de la cantine qui serait « sous-dimensionnée » pour accueillir les « 850 » élèves au lieu des « 600 » prévus à l’origine. « On a parfois que dix minutes pour manger », déplore Irman. Selon la Région, des travaux de réorganisation du réfectoire sont prévus « à l’été 2021 » pour un coût de « 650 000 euros TTC ». Ils concerneront notamment la mise en place d’une « organisation type buffet en libre-service » et « le ­remplacement du lave-vaisselle » tombé en panne mi-septembre.

Sur l’inscription des sept élèves de seconde, Alain Ouvrard affirme le 8 octobre que « cinq voir six » d’entre eux iraient finalement au lycée Le Corbusier, à Poissy. Cela réjouit le président de l’association Initiatives aux Mureaux, Mbarek Akafou. Le même jour, il avait lancé une pétition sur change.org sur les conditions d’accueil de François Villon. Le 9 octobre, la pétition adressée à la présidente de Région, Valérie Pécresse (Libres) réunissait 159 signatures. Ce même jour, la page Facebook de la Ville annonçait que le maire muriautin, François Garay (DVG) avait demandé à la Région de régler « dans les meilleurs délais les sujets de sureffectifs et de ­restauration scolaire ».