La mesure était attendue au vu des voyants sanitaires passés au rouge au cours des dernières semaines. Mercredi 14 octobre, le président de la République, Emmanuel Macron (LREM), a annoncé la mise en place d’un couvre-feu dans certaines régions et départements, dont les Yvelines, en raison d’une circulation « active » du virus dans ces zones. Ce dernier réglemente les déplacements entre 21 h et 6 h pour une durée d’« au moins quatre semaines », comme l’a indiqué le chef d’État au micro de TF1. Le gouvernement prévoit d’étendre le couvre-feu, jusqu’au 1er décembre, si le Parlement l’y autorise.
Si jusqu’à présent, habitants et commerces yvelinois étaient relativement épargnés par les restrictions gouvernementales, le département étant classé « zone d’alerte », l’évolution de la situation sanitaire a fait pencher la balance en faveur de mesures plus restrictives. « Les indicateurs épidémiologiques de surveillance de la Covid-19 continuent de se dégrader dans le département des Yvelines et la pression sur les services hospitaliers augmente », explique la préfecture yvelinoise dans un communiqué de presse le samedi 17 octobre.
Une incidence dont fait état l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France. « Dans les Yvelines on est à 245 cas pour 100 000 habitants, la semaine dernière on était à 126,1, rapporte sa directrice départementale, Marion Cinalli, à La Gazette de Saint-Quentin en Yvelines. Moi ça fait déjà deux semaines que j’écris aux préfets et aux élus qu’on risquait de passer en zone d’alerte maximale, parce qu’on voyait les chiffres. » Selon la directrice départementale de l’ARS Île-de-France ce point de chute était « inévitable ».
Dans son arrêté, publié samedi 17 octobre, la préfecture détaille les contours du couvre-feu dont le gouvernement espère qu’il permettra de repasser sous le seuil des « 3 000 à 5 000 cas par jour », à l’heure où entre 20 et 30 000 nouveaux cas sont détectés chaque jour dans l’hexagone. Depuis samedi, si les déplacements de personnes « hors de leur lieu de résidence entre 21 h et 6 h du matin » sont interdits, certaines exceptions « limitativement détaillées à l’article 51 du décret du 16 octobre 2020 », demeurent.
Selon la préfecture des Yvelines, sont ainsi autorisés pendant les horaires de couvre-feu les déplacements dans le cadre du travail et de l’enseignement et d’une convocation judiciaire ou administrative. Il est de même, « pour aller à l’hôpital ou aller acheter des médicaments dans une pharmacie de garde » comme l’a précisé le premier ministre Jean Castex, dans son allocution du jeudi 15 octobre.
Les déplacements « pour motif familial impérieux, pour l’assistance aux personnes vulnérables et précaires ou pour la garde d’enfants » figurent également parmi les exceptions, tout comme les brèves promenades « dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile » pour les besoins des animaux de compagnie. Cependant, aucune dérogation n’est prévue pour la pratique sportive au-delà de 21 h.
À l’instar de la réglementation en vigueur lors du confinement, ces déplacements nocturnes devront être justifiés d’une attestation de déplacement dérogatoire. Cette dernière est téléchargeable sur le site internet du ministère de l’intérieur mais pourra, comme aux mois de mars et mai derniers, être rédigée à la main. Pour les travailleurs de nuit, elle devra être couplée d’une attestation de l’employeur. Le non-respect de ces modalités pourra être sanctionné « par une amende de 135 euros », fait savoir la préfecture.
Cela dit, de nouvelles restrictions de jour accompagnent la déclaration d’urgence sanitaire dans les Yvelines. Depuis le 17 octobre, bars, salles de jeux et d’expositions ont dû fermer leurs portes.
« Les rassemblements, réunions ou activités sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public […] mettant en présence de manière simultanée plus de six personnes sont interdits », indique la préfecture. Concernant, les restaurants, salles de spectacles, théâtres et cinémas, les établissement devront adapter leurs horaires afin de permettre au public d’être rentrés chez eux à 21 h.
Selon l’ARS, la réalisation de test PCR devrait également être renforcée durant cette période. « Pour les Yvelines, il y a eu 25 770 tests réalisés sur une semaine glissante, ce sont des chiffres qui sont en augmentation, donc c’est plutôt positif, explique Marion Cinalli. Après il y avait des délais de résultats qui étaient compliqués, et là on voit que les délais commencent à s’amenuiser, et, il y a toujours des exceptions, mais on revient à des délais qui sont plus normaux. »