Mis en cause, le Cimy répond à ses détracteurs

Un article du Parisien s’interrogeait sur le comportement du Conseil musulman des Yvelines, suite à l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Il y a répondu par communiqué.

La situation vire au règlement de comptes. Dans un article publié le vendredi 30 octobre, Le Parisien relevait la discrétion du Conseil musulman des Yvelines (Cimy) suite à l’attentat de Conflans-Sainte-­Honorine.

L’ancien secrétaire général du Cimy (il a été exclu en juin 2018, Ndlr), et actuel président de l’Association mosquée Mantes Sud, Abdelaziz El Jahouari, y déplorait que l’instance, chargée des relations entre représentants musulmans et préfecture, ne soit pas intervenue alors que la polémique concernant le cours d’enseignement moral et civique de Samuel Paty enflait, qu’elle ne soit pas non plus intervenue auprès de Brahim C., le père de famille à l’origine de la vidéo virale, et qu’elle n’ait pas condamné ­publiquement ­l’attentat.

« Nos instances n’ont servi à rien, confiait-il ainsi dans les colonnes du Parisien. Elles ont failli avant l’attentat car elles n’ont pas permis d’éteindre la polémique et d’intervenir auprès de ce père de famille. Et elles ont été inutiles après, car on ne les a pas entendues dénoncer cet acte odieux. » Abdelaziz El Jahouari a également indiqué avoir reçu la vidéo de Brahim C. « par un membre du Cimy ».

Dans un communiqué de presse daté du lundi 2 novembre, le Cimy a regretté des « propos […] totalement faux et calomnieux » et précise « qu’un déplacement de deux membres du Cimy était acté pour le dimanche 18 octobre auprès des responsables de l’association locale pour une visite de terrain et un point de situation », au vu de la polémique. L’instance regrette que « Monsieur Abdelaziz El Jahouari utilise le drame de Conflans-Sainte-Honorine pour servir une revanche ­personnelle et ­dérisoire ».

« Le Cimy a eu connaissance de l’affaire des caricatures via les réseaux sociaux. Il est en effet dans son rôle d’exercer une veille sur les ­évènements du département, en lien avec les communautés musulmanes, et de se tenir informé de toute situation susceptible de troubler le vivre ensemble », poursuit le communiqué de presse. Et d’ajouter que les derniers éléments reçus avant le 16 octobre : « Il est alors apparu que des démarches amiables avaient eu lieu et que la situation s’était apaisée. »

Quant au partage de la vidéo, « il est naturel que pour cette veille et cette alerte, les institutions musulmanes échangent des informations et des documents, assène le Cimy. L’exploitation malveillante et tapageuse d’une pure erreur matérielle […] appelle notre condamnation la plus vive. » L’instance se défend également : « Le Cimy a immédiatement et naturellement condamné cet acte odieux et abject via un ­communiqué écrit. »

« La création du Cimy a été préfigurée en 2014 par trois institutions : la Grande Mosquée de Mantes-la-Jolie, la Mosquée de Versailles et le groupe scolaire Samarcande (basé à Saint-Quentin-en-Yvelines, Ndlr), insiste le Cimy, Abdelaziz El Jahouari étant régulièrement présenté comme fondateur et comme interlocuteur privilégié. […] Il ne peut donc se targuer d’être l’initiateur du Cimy. […] Compte tenu des diffamations gravissimes qu’il porte actuellement à notre encontre, il était de notre devoir de rétablir la vérité. »

Les récentes prises de paroles d’Abdelaziz El Jahouari dans Le Parisien ou encore Marianne, semblent avoir passablement agacé, au point que l’instance évoque dans ce même communiqué la tension régnant entre les deux camps, depuis un peu plus de deux ans, depuis l’éviction d’Abdelaziz El Jahouari à l’été 2018. À l’époque, le Cimy avait reproché des « déclarations inopportunes dans la presse […] faites sans l’imprimatur du Cimy », contrevenant à la façon de faire de l’instance.

À l’été 2018, Abdelaziz El Jahouari avait été débarqué de son poste de secrétaire général du Cimy, avant de le quitter. Il a alors fondé le Centre d’études et d’initiatives musulmanes en Yvelines (Ceimy), « un hasard », justifiait-il alors dans Le Parisien.

Et depuis, le Cimy dénonce une « confusion », entretenue par le président de l’AMMS : « Il a usurpé le site et le nom de domaine du Cimy, qu’il a redirigé vers le site ceimy.fr (pour Centres d’études et d’initiatives musulmanes en Yvelines, Ndlr), coquille vide, qui semble avoir pour objectif de créer la confusion à l’endroit du Cimy. » Le Cimy ironise : « Il est à noter qu’aucun communiqué concernant le drame de Conflans-Sainte-Honorine ne figure sur ce site. »