Seine en Yvelines, Vals de Seine ou encore Terres de Seine. Jusqu’au 25 novembre, les habitants de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) peuvent se prononcer pour choisir le nom de la future marque touristique de GPSEO. Un point de départ dans la politique menée par l’office de tourisme intercommunal créé au 1er janvier dernier et présentée le 12 octobre dernier à Rosny-sur-Seine. Et plutôt que d’attirer les touristes étrangers, communauté urbaine comme office de tourisme intercommunal préfèrent parier sur le tourisme des locaux et des Franciliens, d’autant plus avec le contexte sanitaire.
« Notre premier travail c’est de convaincre les habitants du potentiel touristique de notre territoire, insiste Raphaël Cognet (LR), maire de Mantes-la-Jolie et président de GPSEO. […] Ce travail de pédagogie, il est absolument nécessaire parce que si on n’a pas des habitants, des commerçants qui sont convaincus du potentiel touristique de notre territoire, on n’y arrivera pas. »
« On n’est pas là pour faire du tourisme de masse, on en est d’ailleurs très très loin », insiste Xavier Cadilhac, directeur de l’office de tourisme intercommunal. Suzanne Stacher, architecte et enseignante-chercheuse à l’école d’architecture de Versailles, souligne d’ailleurs : « Aujourd’hui les gens veulent du vrai, ils veulent un ancrage dans un territoire. […] Le Covid nous a poussé à nous intéresser à ce qui était plus proche. »
D’où l’importance de créer une marque associant logo et nom, afin d’être facilement identifiable, dont Xavier Cadilhac détaille les quatre piliers : « La nature, le vélo, le fleuve et le patrimoine. » Le logo actuel de GPSEO ne pourra pas être utilisé. « On a un logo qui est une marque communautaire avec un affichage identitaire politico-économique, ce n’est pas une marque qui est censée séduire », détaille David Blanchard, directeur des agences Logitourisme et Yata.
« Dans le logo, il y a le S qui est censé représenter la Seine et qui fait sens commun au territoire et finalement je me disais pour la notion d’identité est-ce qu’on ne pourrait pas chercher ce qui fait sens commun ? interroge la directrice générale adjointe en charge de l’attractivité à la communauté urbaine. Je pense que cela permettrait aux communes de se sentir partie d’un tout et pas une accumulation de « Je ». »
David Blanchard se montre lui assez clair : « Vallée de Seine on ne pourra pas l’utiliser car il y a déjà quelque chose de déposé à l’Institut national de la propriété industrielle. » Selon lui, la première étape pour faire connaître la destination passe par un site internet. « Cela nécessite une attention particulière, car volonté de s’adapter à plusieurs contextes utilisateurs. La personne qui est sur place, si elle est géolocalisée, elle n’a pas le même besoin que la personne qui est à 50, 100 km, précise-t-il. On produit quelque chose d’adapté, de contextualisé, d’éditorialisé. »
Si le leitmotiv de la future marque, « venez à 40 minutes de Paris, […] vivre une expérience extraordinaire » s’adresse en majorité aux Parisiens, un participant, membre du club Eole, souligne toutefois : « 50 % des Parisiens n’ont pas de voiture, vous avez des gares qui existent déjà, en 2024 Eole arrivera, il y a un vrai challenge pour la ville […]. S’ils n’ont pas de voiture ça veut dire qu’il faut qu’ils se déplacent et puis il faut qu’ils consomment. […] Pensez à vous mettre à la place de l’utilisateur qui se dit comment je viens chez vous quand on n’a pas de voiture. »
Marque et site internet devraient être lancés l’année prochaine. Mais David Blanchard insiste, faire connaître une destination prend du temps : « La grande problématique d’une marque, c’est que pour qu’elle vive, qu’elle respire, qu’elle dure, ça peut parfois prendre des années. […] Une marque en construction, il faut des années, c’est des fois au bout de la douzième, treizième année qu’on commence à avoir des coordinations naturelles. »