La convention Prior’Yvelines finalement approuvée

Refusée à plusieurs reprises par l’opposition précédente, la subvention départementale de 11,2 millions d’euros, indissociable à la reconstruction de l’école Giono, a finalement été acceptée.

Cinq passages devant le conseil municipal, quatre refus et un changement de municipalité auront été nécessaires aux élus carriérois pour acter, jeudi 26 novembre, la signature de la convention de subvention Prior’Yvelines, sans pour autant que le contrat présenté ne change d’un iota. Le maire, Eddie Aït (SE), prévoit cependant d’y adjoindre un avenant qui devrait faire bouger quelques lignes. Son prédécesseur et opposant, Christophe Delrieu (DVD), qui avait porté la même convention il y a plus d’un an, dénonce, lui, une manœuvre « qui a fait perdre du temps et de l’argent ».

Comme le révélait La Gazette dans son édition du 11 novembre, le Département financera bien les futurs projets carriérois. Et en particulier la reconstruction de l’école élémentaire Jean Giono, avortée en février dernier après un quatrième refus de l’opposition, dont faisait partie à l’époque Eddie Aït, de souscrire à la subvention départementale. D’un montant de 11,2 millions d’euros, cette dernière sera également allouée aux financements de « l’école de la Centralité » ainsi qu’au développement résidentiel de la zone d’aménagement concertée (Zac) Saint Louis.

« La convention qui nous est présentée ce soir est en tout point identique à celle que nous avions présentée à l’automne 2019 et en février 2020 », fustige de ce revirement, l’ancien maire, Christophe Delrieu. Pour appuyer ses dires, le désormais conseiller municipal d’opposition, qui a voté en faveur de la signature, souligne que son nom figure toujours sur le contrat présenté ce jeudi soir, au conseil municipal.

« Le Département était d’accord pour faire des modifications sur la convention, mais il fallait attendre qu’il délibère et donc attendre mars de l’année prochaine, ce qui n’était pas possible pour l’école [Giono], explique, en réponse, Eddie Aït. Nous pouvons représenter ce document car le travail réalisé nous a donné raison sur les arguments qui nous avaient conduits à le rejeter, c’est-à-dire l’absence de visibilité financière, de transparence sur le reste à charge, mais également une opacité certaine sur la problématique de l’offre résidentielle. »

Lors du conseil municipal, Eddie Aït a indiqué que la future école Giono comportera 25 classes contre les 19 prévues par son prédécesseur, Christophe Delrieu.

En complément de la subvention, l’édile prévoit ainsi de souscrire à un emprunt de deux millions d’euros et de rédiger un avenant pour exclure une crèche initialement prévue par la convention. « La crèche ne servait à rien car on ne pouvait pas la payer en fonctionnement », confirme-t-il.

« Et là on ne parle plus de logements (dans la Zac Saint-Louis, Ndlr), il y a des contradictions qui sont claires », s’agace Christophe Delrieu faisant référence aux dernières déclarations d’Eddie Aït dans La Gazette. En effet, tandis que la construction de 1 777 logements sur cinq ans, prévue par la convention, avait été l’un des grands arguments de l’ancienne opposition pour refuser le Prior, Eddie Aït indiquait récemment que « tout ce qui est annoncé est déjà livré ».

« Bon nombre de logements n’ont pas fait l’objet de la délivrance de permis de construire, 1 015 pour être exact », assurait encore jeudi le conseiller municipal d’opposition Anthony Effroy (SE) dont le groupe s’est abstenu. Pourtant, au terme du conseil municipal, le maire le corrige : « Il ne reste que 165 logements à construire (et qui n’ont pas fait l’objet d’une ­délivrance de permis de construire, Ndlr). »

« Le rejet du Prior je l’assume, lance Anthony Effroy. Si de prime abord cette convention est identique à celle maintes fois refusée, les choses ne sont plus tout à fait les mêmes […]. La confiance revient peu à peu et incite à donner plus de latitude à l’exécutif. » L’élu affirme d’ailleurs que si l’avenant proposé ultérieurement « répond aux besoins de notre commune », son groupe se prononcera ­favorablement lors de son examen.

Giono : une ouverture des classes programmée pour 2022

« Nous avons une urgence à construire deux écoles dans cette commune qui en manque cruellement. » Lors du conseil municipal, jeudi 26 novembre, Eddie Aït a profité de l’accord pour signer la convention Prior’Yvelines et ainsi annoncer que la nouvelle école élémentaire Jean Giono « sera livrée en 2022 ».

Située dans le quartier Saint-Louis, l’école Jean Giono, qui reçoit près de 250 élèves, avait été définitivement rasée en février 2019, dans le cadre d’un projet de reconstruction mené par Christophe Delrieu. Dans les mains de son successeur, le projet devrait évoluer avec notamment l’ouverture de 25 classes contre les 19 prévues précédemment.

« Le projet d’avant était sous-dimensionné avec des métrages qui n’étaient pas conformes aux règles de l’éducation nationale, assure Eddie Aït. Aujourd’hui nous devons construire une école à temps. »

De son côté, Chistophe Delrieu déplore que les frais, déjà engagés par la Ville dans les études de son projet, soient balayés. « Les entreprises avaient déjà répondu à l’appel d’offres ; il ne restait qu’à construire l’école, regrette-t-il. Là on repart à zéro, c’est des centaines de milliers d’euros qu’on jette à la poubelle. »