La nouvelle maternité de l’hôpital entre dans le « XXIe siècle »

Inaugurée le 8 décembre, la nouvelle aile F de l’hôpital intercommunal Poissy Saint-Germain est notamment axée sur la maternité et les services qui lui sont associés. Elle répond aux demandes des mères qui se plaignaient de la vétusté des locaux.

« Je suis l’enfant qui reçoit un cadeau de Noël. » À bien des égards, la journée du 8 décembre ressemblait à celle du 25 décembre pour le gynécologue et président de la communauté médicale d’établissement du centre hospitalier intercommunal Poissy Saint-Germain (Chips), Patrick Rozenberg. Ce jour-là, lors d’un point presse, la nouvelle aile F du bâtiment d’une superficie d’environ 20 000 m², répartie en sept niveaux sur cinq étages pour un coût de l’ordre de 70 millions d’euros, a ­officiellement été ­inaugurée.

Bien qu’il comprenne plusieurs services différents, le nouveau bâtiment est notamment axé sur la maternité, situé au quatrième étage et comprenant 55 chambres dont 51 sont individuelles, et les services qui lui sont associés, comme la réanimation néo-natale par exemple. Outre l’amélioration des conditions de travail des soignants qui vont évoluer dans des locaux neufs et adaptés, l’accueil des futures ­mamans sera aussi amélioré.

« Ce qui nous manquait […] c’était cet environnement hôtelier qui était devenu, malheureusement, obsolète pour nos usagers et y compris pour nos personnels soignants […]. C’est un cadeau pour nous, c’est un cadeau pour les usagers », poursuit Patrick Rozenberg, en précisant que les améliorations apportées aux services concernés font de ­l’hôpital un établissement du « XXIe siècle ». Cette déclaration se retrouve également chez une sage-femme rencontrée lors du point presse.

« C’est un nouveau départ dans des locaux qui vont permettre aux patientes d’être satisfaites […], se réjouit-elle. Ce n’est pas pour nous vanter mais on a généralement des bons retours des mamans sur la prise en charge mais elles terminent toujours par « mais quand même, vos locaux sont vétustes ». Même quand ils étaient propres, elles avaient l’impression que c’était sale car c’était tellement vieux ! »

Selon une de ses collègues contactées à l’issue du point presse, cette impression peut en partie s’expliquer par une absence de travaux dans certains services de l’hôpital. « Le service des grossesses à haut risque avait eu un coup de peinture il n’y a pas si longtemps que cela […]. Certains étages du bâtiment avaient pu bénéficier de travaux alors, c’est vrai, que cela leur donnait un aspect plus neuf mais, nous, la maternité n’avait pas eu de coup de peinture récemment », détaille-t-elle en précisant que les services de ménage sont réalisés chaque jour, que ce soit dans l’ancien bâtiment ou dans la nouvelle aile F. Cette dernière a accueilli, le 8 décembre, la naissance du ­premier bébé, David-Emmanuel.

« Comme les surfaces sont très grandes, cela va demander aussi de faire beaucoup de pas. On attend donc de voir avec le recul ce que cela va donner par rapport à la fatigabilité du personnel », déclare la secrétaire de la CFDT, Catherine Loric-Assous.

Le fait d’accueillir les patientes dans des locaux neufs ne semble néanmoins pas l’unique satisfaction des sages-femmes, avec lesquelles La Gazette a pu échanger. Elles se réjouissent également de la présence de cinq salles de pré-travail, dont deux avec baignoire, mises à la disposition des futures mamans. Situées au premier étage, près des plateaux d’accouchements, ces salles permettent aux patientes ressentant les premières ­contractions de se détendre.

« On attendait [ces salles] avec impatience. Aujourd’hui, c’est une zone qui nous manquait […]. On espère que cela va procurer beaucoup de plaisir et de satisfaction à nos patientes et qu’on va avoir encore plus d’attentions vis-à-vis d’elles », affirme une des sages-femmes en précisant que, si cet espace manquait au Chips, « on en trouve quand même assez souvent » dans les maternités françaises.

L’attention portée envers les futures mamans n’est cependant pas l’unique préoccupation du personnel soignant. Lors du point presse, la direction se félicite aussi du nouveau service de réanimation natale situé au premier étage. En passant, à la demande de l’ARS, de « 14 lits de réanimation et 12 lits de soins intensifs de mémoire » à « six lits de soins intensifs et 16 lits de réanimation », la direction indique que le site pisciacais sera le premier, en termes de capacité de réanimation néo-natale, des Yvelines.

« À l’heure actuelle, on avait deux enfants par box et là ce sera un box individuel pour chaque prématuré, indique-t-on. Même pour les prématurés jumeaux, on a deux fois des pièces qui communiquent ce qui fait que, quand on a des jumeaux, ils ont quand même chacun leur box […]. Et cela, pour nous, en termes de qualité de travail, cela nous change, c’est magnifique. »

Cependant, tout n’est pas idyllique dans l’aile F du bâtiment, dont les cinq étages rentreront progressivement en service durant le mois de décembre. En attendant de prendre leurs marques, plusieurs membres du personnel soignant affirment se perdre dans les nouveaux couloirs. « Il faut s’habituer, nuance néanmoins une aide soignante et auxiliaire de puériculture. Cela fait du bien car cela oblige le cerveau à travailler. Cela lui évite de s’installer dans une routine. C’est fatiguant, mais bon, [on fait avec]. »

Situées au premier étage, les cinq salles de pré-travail, dont deux avec baignoire, permettent aux patientes ressentant les premières contractions de se détendre.

Bien qu’elle se réjouisse de l’extension de l’hôpital, la CFDT semble néanmoins se préoccuper aussi de la fatigue du personnel soignant, amené à travailler dans l’aile F. « Comme les surfaces sont très grandes, cela va demander aussi de faire beaucoup de pas. On attend donc de voir avec le recul ce que cela va donner par rapport à la fatigabilité du personnel », déclare la secrétaire de la CFDT, Catherine Loric-Assous avant d’ajouter : « Là, ce sur quoi on doit aussi être vigilant, c’est qu’ils soient assez nombreux pour travailler parce que, même si notre direction a essayé de recruter suffisamment de soignants, il y a quand même une pénurie, notamment d’infirmiers, un peu ­partout en France. »

Ces constats ne sont pas uniquement propres à la maternité, puisqu’ils concernent aussi d’autres services présents dans l’aile F. C’est le cas, par exemple, du service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) qui a été transféré de Saint-­Germain-en-Laye à Poissy.

« C’est un bâtiment neuf avec ses imperfections de départ […]. Vous dire que tout est parfait, ce serait mentir et je ne suis pas un menteur », confie le chef de ce service nouvellement implanté dans la commune pisciacaise, Yves Welker, en expliquant que l’avancement du chantier a été perturbé en raison de l’épidémie de Covid-19. « Je pense que la qualité aurait été meilleure si [le chantier] avait été fait en continu », déplore-t-il des interruptions ayant eu lieu cette année et des reprises de travail des ouvriers en effectif réduit, tout en précisant : « Il y a des choses qui ont été faites dans la précipitation [mais] les choses ne peuvent maintenant aller que dans le bon sens. »

Le site de Saint-Germain en Laye se spécialise dans les chirurgies ambulatoires

Le transfert du service des maladies infectieuses et tropicales du site de Saint-Germain-en-Laye vers celui de Poissy n’est pas l’unique transformation à prévoir dans la répartition des activités médicales entre ces deux communes faisant partie du même centre hospitalier intercommunal (Chips).

Selon la directrice générale du Chips, Isabelle Leclerc, la construction de l’aile F, dont la première pierre avait posée en janvier 2018, va permettre de poursuivre les rapatriement des services présents à Saint-Germain-en Laye nécessitant des hospitalisations vers le site de Poissy. « Cela a commencé avec l’arrivée la semaine dernière du service des maladies infectieuses et tropicales et cela va se poursuivre au cours du premier trimestre 2021 pour faire du site de Saint-Germain-en-Laye un magnifique projet de médecine moderne dédié à l’ambulatoire avec toute la chirurgie ambulatoire », précise-t-elle le 8 décembre en ajoutant que la part des interventions en ambulatoire représente « plus de 60 % » des actes chirurgicaux du Chips.

Bien que le site de Saint-Germain-en-Laye se spécialise dans la chirurgie ambulatoire, un service d’urgence sera néanmoins toujours possible. « Si vous ne vous sentez pas bien et que vous ne savez pas ce que vous avez, vous pouvez très bien vous présenter à Saint-Germain-en-Laye pour avoir un premier diagnostic », indique la direction lors du point presse. Pour cela, des services d’imagerie médicale seront effectivement toujours présents sur place. Un projet de médecine nucléaire sera également présent « fin 2021 » pour lutter notamment contre les pathologies cancéreuses.