RER E : retard de six mois à Nanterre, les impacts à Mantes évalués

Prévue fin 2022, l’arrivée d’Eole à Nanterre (Hauts-de-Seine) aura lieu en milieu d’année 2023. Les associations de voyageurs craignent un allongement du retard pour les gares en vallée de Seine.

La nouvelle est tombée par communiqué. Le 21 décembre, la direction d’Eole a annoncé que l’arrivée du RER E à Nanterre (Hauts-de-Seine), prévue fin 2022, était « recalée à mi-2023 » et que « le travail de reprogrammation se poursuit pour […] l’échéance de mise en service commerciale du RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie » dont l’arrivée était prévue en 2024. Bien que les associations de voyageurs ne soient pas surprises du nouveau planning, elles craignent que ce retard augmente jusqu’à la gare de Mantes-la-Jolie.

« Un report de six mois ne nous surprend pas […], déclare le président de l’association Plus de trains, Arnaud Bertrand, du retard annoncé à Nanterre, en rappelant la complexité du chantier. Ce qu’on aimerait c’est avoir la date pour Mantes-la-Jolie parce que c’est pour les usagers de la ligne Mantes-Poissy que c’est très dur et très irrégulier. »

« On n’est pas à six mois près, on l’attend depuis 30 ans », tempère l’édile mantais, Raphaël Cognet (LR), quand on l’interroge sur la réévaluation de la mise en service du RER E dans sa gare, en insistant sur le fait que la crise sanitaire a eu « un impact négatif » sur le calendrier du projet. « Je vais rencontrer normalement les directeurs de projet dans le premier trimestre de l’année pour justement faire un point là-dessus », précise-t-il.

« On aimerait bien que cela ne soit pas plus [de six mois de retard], affirme Arnaud Bertrand. Si on en reste à ces retards-là, avec la crise Covid, c’est qu’ils auront fait un super travail. Si on arrive à une année de retard, cela va commencer à être compliqué parce qu’il y a beaucoup de gens qui attendent l’arrivée du RER E. »

Avant la crise sanitaire, plusieurs élus de vallée de Seine avaient confié leurs inquiétudes quant à la possibilité d’une arrivée du RER E à Mantes-la-Jolie au-delà de 2024.

Contactée, la direction d’Eole impute le retard du projet à Nanterre à la crise sanitaire. « Au premier confinement, on a complètement arrêté le chantier », nous explique-t-on tout en assurant « ne pas être en mesure de répondre s’il y aura un décalage en 2024 sur la gare de Mantes-la-Jolie ».

Avant la crise sanitaire, plusieurs élus de vallée de Seine avaient pourtant déjà confié leurs inquiétudes quant à la possibilité d’une arrivée du RER E à Mantes-la-Jolie au-delà de 2024. « On dit fin 2024 pour ne pas dire début 2025 », assurait un élu dont la commune accueille un futur pôle gare. Cette crainte était aussi ressentie par le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), Marc Pélissier. « On s’y attendait, même avant la crise sanitaire. On voit qu’il y a notamment des travaux très lourds notamment sur la gare de La Défense à porte Maillot et qu’ils n’étaient déjà pas très avancés », déclare-t-il en espérant que le calendrier initial avait déjà « des marges de manœuvre pour absorber les petits retards » et ainsi éviter que ces derniers ne s’accumulent pas jusqu’en gare de Mantes-la-Jolie.

Quant au coût du retard, la direction d’Eole n’a pas communiqué à ce sujet, en assurant que ce dernier ne pouvait pas être connu avant la fin de l’étude de reprogrammation. « Il n’y a pas eu d’annonces officielles mais on entend de plusieurs sources que le projet Eole va avoir besoin de plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires […]. On a vu un document qui parlait de 600 millions d’euros », indique Marc Pélissier. Dans son édition du 5 février 2020, La Gazette annonçait également déjà un surcoût du projet de 600 millions d’euros du projet.

Les travaux d’accessibilité en gare se poursuivent

Malgré le retard du chantier Eole, les travaux en gare se poursuivent. « On aura fini Les Mureaux-Epône-Mézières et toute l’accessibilité [de ces] gares à la fin du premier trimestre 2021 », indique la direction d’Eole. Les travaux à Mantes-la-Jolie, dont ceux de construction du bâtiment voyageurs Nord avaient repris à l’automne dernier, se ­termineront, eux, « en 2022 ».