Cas contacts, les dealers renvoyés à l’isolement par le tribunal

Quatre hommes, soupçonnés d’appartenir à un réseau de trafic de stupéfiants, comparaissaient vendredi 22 janvier devant le tribunal. Déclarés cas contacts, l’audience a tourné court.

« Ça ne paraît pas optimum de les faire stagner », estime le juge du tribunal correctionnel de Versailles, lorsqu’il apprend que les quatre prévenus présentés devant lui, ce vendredi 22 janvier, sont tous identifiés comme cas contacts. Âgés de 21 à 37 ans, les quatre hommes avaient été arrêtés quatre jours plus tôt au vu des lourds soupçons, quant à leur implication dans un réseau de trafic de ­stupéfiants ­établi à Limay.

Après une enquête de plusieurs mois, le commissariat de Mantes-la-Jolie a enclenché un coup de filet, ce mardi 19 janvier, dans le but d’appréhender la tête de ce réseau ainsi que trois de ses complices présumés. Trois d’entre eux ont pu être interpellés à leur domicile et un autre « s’est présenté de lui-même au commissariat », comme le rappelle son avocat devant le tribunal. Cinq kilos de cannabis, 9 000 euros en liquide, un pistolet automatique et une centaine de munitions ont été découverts au domicile du principal suspect, un homme âgé de 25 ans, résidant dans la ­commune.

« Il s’agit d’un véritable réseau qui a été démantelé et dont les protagonistes ont été identifiés grâce à la surveillance physique du point de deal, mais aussi grâce aux écoutes téléphoniques », rapporte la procureure, lors de ses réquisitions. En attendant la nouvelle audience, fixée au 19 février, cette dernière a demandé à ce que les quatre hommes soient placés en détention provisoire. Chacun des cas a donc été étudié par le tribunal. « Vous êtes trop proche les uns et les autres », insiste d’ailleurs le juge au moment de les entendre, précisant que la configuration de la salle d’audience A, « n’est pas ­appropriée » au contexte sanitaire.

D’ailleurs, si la tête du réseau avait gardé le silence devant les enquêteurs mantais, certains de ses comparses, eux, « ont reconnu certains faits », précise la procureure. Âgé de 21 ans, le jeune homme, qui s’était constitué prisonnier, se présente pour sa part comme un simple client. « Dans l’enquête, mon client n’est présent qu’une seule fois sur le point de deal et son nom n’est mentionné que lors d’une seule écoute », clame son avocat jugeant que rien ne justifie son maintien en détention.

Ce dernier, et un autre âgé de 37 ans et bientôt père pour la sixième fois, sont ressortis libres du tribunal. Le chef de réseau et l’un de ses complices demandeur d’asile, eux, ont été renvoyés derrière les ­barreaux.