Les mosquées du Mantois veulent le départ d’Abdelaziz El Jahouari

Sept mosquées ont cosigné un communiqué de presse commun, dénonçant les récents propos du responsable de l’Association mosquée Mantes Sud.

Les interventions médiatiques d’Abdelaziz El Jahouari, responsable de l’Association mosquée Mantes Sud n’en finissent plus d’irriter ses homologues du Mantois. Dans un communiqué daté du 24 janvier, les cinq mosquées mantaises, l’association El Fethe à Mantes-la-Ville et la mosquée de Limay, déplorent des « interventions médiatiques diffamatoires » à leur encontre. Contacté, Abdelaziz El Jahouari n’a pu répondre dans les délais impartis à publication.

« Le reportage de M6 a été la goutte d’eau d’un ras-le-bol généralisé », souffle Mehdi Berka, recteur de la Grande mosquée de Mantes-la-Jolie, du point de départ de cette action publique commune. « Que des institutions musulmanes fassent un communiqué ensemble, pour dénoncer un responsable d’une mosquée, c’est quelque chose de très fort, cela crée un précédent dans le Mantois, insiste-t-il. On a franchi un cap ­psychologique et c’est heureux. »

Dans ce reportage, diffusé le 14 janvier dernier, Abdelaziz El Jahouari y dénonce les tractations entre élus et communauté musulmane du Mantois (il avait lui-même été placé en garde à vue et ressorti libre lors de l’affaire du « fichier musulman » à Mantes-la-Ville en 2014, Ndlr) : « La communauté veut se doter de lieu de culte, d’établissements privés, d’un certain nombre de choses. Sauf que vous avez des élus qui sont tentés de monnayer ça électoralement parlant. […] On se retrouve avec une confusion de l’espace religieux et l’espace politique qui est extrêmement dangereuse. »

« Devant la gravité de la situation, demeurer silencieux c’est corroborer », réagissent les mosquées dans ce communiqué. « On veut signifier que c’est une démarche collective, poursuit Medhi Berka. C’est la première pierre d’un processus, dont la finalité est que la mosquée Mantes Sud s’émancipe de la tutelle d’Abdelaziz El Jahouari, qui n’est rien d’autre qu’une instrumentalisation d’un lieu de culte à des fins personnelles. Aujourd’hui, la mosquée Mantes Sud est isolée, marginalisée, non seulement dans le Mantois mais dans tout le département. Cette ­situation doit cesser. »

Cette démarche collective pourrait prendre d’autres formes dans les prochaines semaines, même si pour le moment, aucune plainte au tribunal de Versailles n’est envisagée. « Notre démarche, mûrement réfléchie, ira jusqu’à son terme », appuie toutefois Mehdi Berka. « Le culte musulman s’est toujours exercé dans la sérénité dans le Mantois, depuis plus de 40 ans concluent les mosquées signataires, […] Nous ne laisserons personne porter atteinte à cet héritage si précieux. »