Au Département, le tronçon de l’autoroute 13 reliant Mantes-la-Jolie à Poissy, est sujet aux réflexions. Récemment, il s’est décidé à résoudre un point noir du secteur : la sortie 7 qui, aux heures de pointe, peine à absorber le flux de voitures en transit vers Orgeval et Poissy. Plus à l’Ouest, en direction de la Normandie cette fois, la sortie 10, elle, pourrait être déplacée de près d’un kilomètre, en prévision d’un nouveau pont au-dessus de la Seine.
Redoutée par bon nombre d’automobilistes qui empruntent quotidiennement l’A13 en direction de Paris, la sortie 7 pourrait faire l’objet d’un réaménagement. C’est en effet la voie empruntée par le Département depuis le vote de l’assemblée départementale du 16 octobre 2020.
Comme présenté dans la délibération, le projet prévoit ainsi la création d’une nouvelle bretelle de sortie qui permettra de rejoindre directement la RD153 en direction de Poissy sans emprunter le rond point de Quarante sous. « Le giratoire est saturé par les mouvements de véhicules sortant de la A13 en direction de Poissy notamment, ce qui conduit à des remontées de files sur la bretelle de sortie de l’A13, aux heures de pointe », analyse le Département des dysfonctionnements existants sur ce point de jonction.
En effet, dans sa configuration actuelle, la sortie 7 n’offre qu’une seule direction : celle du rond point de Quarante-sous, qui distille déjà plusieurs flux vers Orgeval, Versailles et l’A14. Les automobilistes souhaitant se diriger vers le centre-ville de Poissy sont ainsi contraints de faire le tour du giratoire, pour ensuite emprunter le pont qui surplombe l’A13.
En réponse à cela, le Département souhaite « séparer les flux » en créant une seconde bretelle de sortie qui passera sous le pont pour venir s’adosser à la voie d’insertion de la D113 et rejoindre, comme elle, la RD153.
« C’est une bonne nouvelle pour désengorger un tant soit peu ce qui va se passer là, parce qu’on a parfois des voitures qui sont ralenties depuis les Mureaux, se réjouit le maire pisciacais, Karl Olive (DVD). Là en l’occurrence, les automobilistes pourront directement aller du côté de Villennes puis ensuite aux bas de Poissy en gagnant du temps. »
Ce dédoublement sera complété par un giratoire en dénivelé à l’entrée de Villennes-sur-Seine et la suppression, sur le pont, du « tourne à gauche » en direction de Mantes-la-Jolie. « Pour accéder à l’autoroute vers la province, les automobilistes qui viennent d’Orgeval devront faire le tour d’un nouveau giratoire, construit à l’entrée de l’agglomération de Villennes-sur-Seine, à la place du carrefour à feux », détaille le Département.
Le calendrier prévisionnel prévoit le déroulement des études et les enquêtes publiques entre 2021 et 2024. Si elles sont concluantes, les travaux pourraient être lancés à l’horizon 2025 pour une mise en service en 2026.
« Aujourd’hui nous sommes sur les prémices de ce dossier là, indique la Société des autoroutes Paris Normandie (SAPN), maître-d’œuvre du projet estimé à 14 millions d’euros. Là on étudie la faisabilité technique avec toutes les études qui sont nécessaires, de trafic, environnementales, tout ce qui est nécessaire quand on fait ce type d’aménagement. Après c’est l’Etat qui nous donne le feu vert ou pas pour avancer. »
Toujours sur l’autoroute 13, au niveau des communes d’Epône et Mézières-sur-Seine, un second projet est également à l’étude. Le Département envisage de déplacer les bretelles de sortie et d’insertion de la sortie 10 « d’environ un kilomètre » en direction de Rouen (Seine-Maritime). Il s’agit là d’un projet imaginé en prévision de la construction future d’un pont, qui enjambera la Seine au niveau de la zone industrielle de Porcheville.
« Les objectifs de ce projet s’inscrivent pleinement dans ceux de l’Opération d’intérêt national Seine Aval, explique le Département, qui souhaite créer une liaison plus directe entre l’A13 et la RD190 à Gargenville. Ce nouvel échangeur déchargera les ponts existants de ce secteur, saturés aux heures de pointe, répondant ainsi aux enjeux forts de desserte et de fluidification du trafic. »
Au niveau d’Epône-Mézières, la réalisation de cette liaison permettra également de desservir le futur pôle gare Eole. « Les travaux interviendront après 2024, donc après la réalisation des travaux du RER […]. Celui-ci s’étalera sur quelques années », rapportait le président du conseil départemental, Pierre Bédier (LR), jeudi 21 janvier, lors de la restitution aux habitants d’Epône-Mézières, du projet du pôle gare.
La création de ce nouvel échangeur acterait, dans le même temps, la fermeture des bretelles existantes. « Si on laisse les bretelles ouvertes et qu’il y a un autre échangeur un kilomètre plus loin, au niveau des bretelles d’insertion, ça peut poser un problème de sécurité », expliquait le maire d’Epône, Guy Muller (LR), en octobre dernier, précisant que l’échangeur en direction de Paris, lui, serait conservé. Du côté du concessionnaire de l’autoroute, on précise que « c’est l’État qui va trancher sur la pertinence de réaliser un nouveau diffuseur ».
Si des études sont actuellement menées, le projet ne semble n’en être qu’à ses balbutiements, comme le suggère Guy Muller : « Pour le moment ce n’est pas validé, ce qui est validé c’est qu’on commence à y travailler. » Selon l’édile, au moins dix ans pourraient être nécessaires avant la mise en service d’un tel équipement.