La structure des piles du Vieux-Pont sondée

Du 11 au 15 janvier, des plongeurs mandatés par l’Epamsa ont effectué des plongées afin de vérifier la structure du Vieux-Pont, l’édifice devant à terme accueillir la passerelle reliant l’île aux Dames à Limay.

Du 11 au 15 janvier dernier, un ballet s’est joué sous les piles du Vieux-Pont de Limay. La préfecture avait en effet autorisé une société spécialisée à effectuer des opérations de plongée, sous le contrôle de l’Etablissement public d’aménagement du Mantois Seine aval (Epamsa) afin de poser un diagnostic sur l’état des piles de l’édifice, érigé au XIe siècle et considéré comme l’un des plus anciens ponts de France. Un diagnostic qui conditionnera la réalisation de travaux de la future passerelle reliant l’île au Dames à Limay et dont la première partie, entre Mantes-la-Jolie et l’île aux Dames, avait été inaugurée en septembre 2019.

La fragilité de l’édifice avait déjà été évoquée lors du conseil communautaire de Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) du 24 septembre 2020. « La partie Limay dans son île – Limay sur sa rive n’est pas faite. Et si vous voulez mon avis, je ne sais pas si elle se fera, s’alarmait alors Pierre Bédier (LR), vice-président de GPSEO et président de l’Epamsa. Pourquoi ? Parce que tout simplement on nous a expliqué que vouloir appuyer une passerelle en verre sur un pont aujourd’hui en état plus que lamentable, était une hérésie […]. Nous sommes en train d’annuler les ­marchés qui avaient été passés. »

Sans parler d’abandon, l’Epamsa, mandaté par GPSEO et le Syndicat mixte Seine Oise pour la réalisation du projet, confirme que la réalisation du second tronçon a été mise en suspens à cause de « raisons techniques concernant la restauration et la consolidation des piles du Vieux Pont » et que le projet jusque-là « bloqué pendant un temps, nécessite une reprise d’études ». L’objectif de cette plongée était « d’identifier de nouvelles conditions d’exécution pour restaurer les piles immergées du Vieux Pont et d’étudier la faisabilité de travaux subaquatiques au droit des piles ».

L’Epamsa, mandaté par GPSEO et le Syndicat mixte Seine Oise pour la réalisation du projet confirme que la réalisation du second tronçon a été mise en suspens à cause de « raisons techniques concernant la restauration et la consolidation des piles du Vieux Pont ».

Réalisées il y a deux semaines en « conditions non-optimales », ces plongées servaient notamment à « valider les conditions d’exécution des travaux subaquatiques sur cet ouvrage (remplacement d’un moellon en condition réelle) ; l’absence, ou la présence, de zones d’affouillement à la base des piles ; la possibilité de mise en œuvre de travaux subaquatiques de ­rejointoiement », poursuit l’Epamsa qui prévoit l’organisation d’une seconde plongée au printemps « afin ­d’inspecter ­l’ouvrage dans sa ­totalité ».

En ce mois de janvier, l’adjoint en charge de l’urbanisme limayen, Djamel Nedjar (DVG), semble plus optimiste, seule la technique de renforcement du Vieux-Pont étant remise en cause. « À la base, [l’idée] c’était plutôt de faire le vide autour des piles de pont, avec des palplanches, un dispositif pour isoler les piles de pont afin de pomper l’intérieur des piles, rendre étanche et faire des interventions d’injection », explique-t-il des paroles de Pierre Bédier en septembre.

Une méthode qui comportait trop de contraintes pour la structure elle-même, mais aussi au niveau environnemental. « Au final, ils vont conforter en eau par l’injection d’une résine polymère, qui est plus adaptée à la solution immergée », poursuit l’élu qui espère une livraison de l’ouvrage « proche de 2024 ».

Crédits photo 2 : EPAMSA – REGIS POZZA