Les enfants sensibilisés au handicap mental

L’association Du fun pour tous permet aux enfants de six à 11 ans, en situation de handicap mental, inscrits à l’accueil éducatif par les loisirs et l’inclusion (Aeli), de côtoyer d’autres enfants.

De la patience et de la détermination. Ces qualités sont visiblement indispensables à l’éducatrice spécialisée, Sarah Ayadi, qui travaille depuis six ans pour l’association Du fun pour tous, implantée à l’intérieur du centre de loisirs Marcel Pagnol. Avec une animatrice de la ville, elles accueillent chaque mercredi les huit enfants de six à 11 ans, en situation de handicap mental, et inscrits dans le dispositif d’Accueil éducatif par les loisirs et l’inclusion (Aeli). Ces derniers côtoient donc les autres enfants fréquentant le centre de loisirs, dont certains participent aux activités de l’association pour aider les enfants accueillis à gagner en autonomie.

« Cela peut être compliqué mais il y a des outils qui sont mis en place pour que cela ne le soit pas du tout. Tout est travaillé en amont. À aucun moment, les enfants vont être, ici, confrontés à des groupes avec la perspective que cela pourrait mal se passer », affirme Sarah Ayadi le 18 novembre.

Tout en sortant une boîte de bracelets à fabriquer soi-même, elle ajoute : « Il y a un travail de ­sensibilisation [au préalable]. En septembre, il y a des groupes de parole par groupe de 20 qui sont formés. Dans ces temps de parole, on va évoquer le handicap […]. On essaye de faire tomber toutes les peurs et les appréhensions que les enfants peuvent avoir ».

Ces craintes, Maïa, une enfant de neuf ans, ne semble pas en avoir. « Ils sont gentils, on peut se faire des amis, affirme-t-elle. Notre rôle [à nous les enfants] c’est de les aider pour les habituer à ce qu’on soit là et qu’ils n’aient pas peur de voir plusieurs personnes dans la salle ».

Le soutien des enfants est, d’après Sarah Ayadi, primordial pour augmenter la confiance de ceux en situation de handicap mental. « Ils pensent, quelque part, qu’ils sont diminués socialement. Ici, on fait tout pour aller dans la vague inverse, pour les revaloriser », déclare-t-elle en prenant l’exemple d’un enfant qui, avant d’être dans une école spécialisée, se faisait traiter de « monstre » et de « méchant » par ses camarades en raison de son agitation qui lui valait des punitions des ­instituteurs.

Mais l’association Du fun pour tous n’accueillant pas les enfants au-delà de onze ans, ils doivent en grandissant, la quitter. Pour l’éducatrice spécialisée, ce moment est « difficile » à leur annoncer car ils n’en comprennent pas toujours les motifs. S’inquiétant pour leur devenir, Sarah Ayadi souhaiterait qu’une association locale prenne ensuite le relais.