À l’occasion du Comité interministériel à la Ville, organisé à Grigny (Essonne) le 29 janvier dernier, le premier ministre Jean Castex (LREM) a annoncé sa volonté de faire bénéficier 200 000 jeunes du dispositif Cordées de la réussite, selon Francetvinfo.
La semaine précédente, la rectrice de l’académie de Versailles, Charline Avenel, se rendait justement au lycée François Villon, où ces programmes permettant aux élèves post-bac d’accéder à des filières sélectives, ont été mis en place il y a environ dix ans. Pour l’équipe éducative, l’objectif est de donner un autre horizon à ces élèves, les Cordées préparant notamment aux concours d’HEC, de Sciences-Po ou aux classes préparatoires et proposant des immersions dans les cursus visés.
« De l’ambition, de l’ambition, de l’ambition », martèlera même la rectrice en conclusion de sa visite. Et la vingtaine d’élèves présente, ce vendredi 15 janvier, semble être sur cette même ligne. « Ce que je voulais c’était avant tout me familiariser avec cet environnement là, voir comment c’était, etc. pour mieux appréhender ce qui va venir après », souligne Menel, en première et intégré dans la Cordée HEC.
Créée en 2010, cette cordée est la première à avoir été proposée par le lycée. « Eux nous ont choisi parce qu’on correspond à des critères particuliers, quand HEC vient vers nous, c’est parce qu’on on a tant de boursiers […] et eux pour avoir des financements doivent avoir des élèves qui correspondent à des zones géographiques particulières », détaille de ces partenariats Nathanaël Gosset, conseiller principal d’éducation.
Basés en premier lieu sur la motivation et les résultats scolaires, ces dispositifs peuvent parfois intimider les élèves. « Avant j’avais un peu peur de ce qu’il y allait avoir, le niveau, de la rigueur qu’il fallait avoir et là ça m’a vraiment, entre guillemets détendu », pointe Ibrahima, Terminale se préparant à entrer en classe préparatoire. « On est prêts à faire ce sacrifice là parce que c’est vraiment hyper intéressant, ça nous amène pas mal d’heures, notamment de maths, à nous préparer à la quantité de cours qu’on pourrait avoir ensuite en prépa, et ça nous initie à des méthodes de réflexion et de travail qu’on pourrait avoir en prépa », abonde Elias, de la même cohorte.
« On a très peu de demandes prépa, on sent une certaine frilosité qui est assez extérieure au secteur puisqu’il n’y a pas de prépa aux Mureaux, la plus proche c’est le lycée Saint-Exupéry à Mantes », reconnaît le proviseur Vincent Perrilat-Mercerot. D’autres sont plutôt victimes de leur succès. « Pour la Cordée IEP, on a rajouté un contrôle d’anglais supplémentaire, pour éliminer des élèves qui objectivement ne l’auraient pas eu », note Nathanaël Gosset.
Tous en tout cas aimeraient faire profiter leurs camarades de ces dispositifs. « Pour HEC on a eu un mail de notre CPE pour s’inscrire et je pense que beaucoup ont lu le mail sans s’y intéresser, et ensuite quand on répond on a une réunion, une présentation globale et après on s’inscrit, détaille Mina, en première, pour la Cordée HEC. Quand j’ai commencé j’en ai parlé à des amis et c’est là qu’ils ont été intéressés. Je pense que pour faire la promotion de ces programmes il faudrait vraiment une réunion [en amont]. »
Une autre demande à revoir le plan de transport, ces cours renforcés n’étant pas desservis par le ramassage scolaire. « Il y a des élèves qui sont assez découragés, moi par exemple, j’habite à Vaux-sur-Seine et je dois prendre trois bus le mercredi pour rentrer, ça me prend une heure à une heure et demie », témoigne-t-elle.