Lycées : 800 places à créer dans la zone Poissy-Conflans

Selon les projections de l’Institut Paris Région, dans cette zone regroupant 14 communes, la population des 15-18 ans devrait augmenter de « 21 % » d’ici à 2028.

À l’occasion d’une conférence de presse le 26 janvier dernier, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse (Libres), a présenté la révision du plan pluriannuel d’investissement (PPI) 2017-2027 dédié aux lycées (voir ci-dessous). Elle y a notamment abordé les résultats d’une étude menée par l’Institut Paris Région, rendus publics en ce début de mois sur la projection du nombre de jeunes en âge d’aller au lycée à l’horizon 2030.

Neuf zones ont ainsi été identifiées, parmi lesquelles celle de Poissy-Conflans. Au total, la Région estime que « 9 000 places » supplémentaires doivent être créées à l’horizon 2030, venant s’ajouter au 21 600 places déjà projetées. En vallée de Seine, dans la zone Poissy-Conflans, ce sont 800 places qui doivent ainsi être ajoutées, sans savoir pour le moment la forme qu’elles prendront entre nouvel ­établissement et extension de l’existant.

Regroupant 14 communes (Achères, Andrésy, Carrières-sous-Poissy, Chanteloup-les-Vignes, Conflans-Sante-Honorine, Maurecourt, Médan, Morainvilliers, Orgeval, Poissy, Triel-sur-Seine, Verneuil-sur-Seine, Vernouillet et Villennes-sur-Seine, Ndlr), « le territoire de Conflans-Poissy va connaître une augmentation très forte du nombre de ses jeunes en âge d’aller au lycée », prédit l’Institut Paris Région, qui prévoit une « hausse de 21 % » de cette population, soit environ « 2 000 personnes entre 2020 et 2028 ». En 2020, les 15-18 ans recensés dans ce territoire étaient au nombre de 9 946 selon le scénario tendanciel, contre 9 401 en 2015.

« Nous avons fait un bilan démographique de la situation et nous nous sommes aperçus qu’il y avait une poussée de la démographie qui était importante […] plus forte que celle que nous escomptions », confirme ainsi Valérie Pécresse. Une poussée démographique qui nécessite de passer le PPI de cinq à six milliards d’euros jusqu’en 2027, et passera par la réalisation de « vingt nouvelles opérations lourdes patrimoniales ».

La présidente de Région ne cache toutefois pas sa « surprise » quant aux chiffres présentés : « Ça montre qu’il y a une mobilité des populations, ça montre qu’il y a eu aussi dans certains départements, notamment de la grande couronne, des constructions et donc des déplacements de populations au sein de la région. […] Il y a un mouvement lié au dynamisme de certains territoires. »

La restructuration de la cité scolaire Le Corbusier à Poissy prévoyait déjà d’augmenter la capacité de 430 à environ 700 collégiens, et de 1 300 à près de 1 700 lycéens, rapportait La Gazette en juin 2019.

Reste désormais à savoir quelle forme prendront ces 800 nouvelles places projetées. « Sur Conflans-Poissy, la méthodologie qu’on va adapter, c’est d’aller voir les élus, les proviseurs, de réfléchir avec les recteurs en fonction de la carte des formations, en fonction des formations qu’on veut mettre ou pas mettre », précise-t-elle toutefois. Mais ce nombre de places serait a priori insuffisant pour engendrer la construction d’un lycée neuf sur le secteur, « ou alors c’est un petit lycée qui désaturerait un autre lycée, analyse Valérie Pécresse. Il faut réfléchir, est-ce que c’est un seul établissement ou est-ce que c’est deux extensions ? » D’autres territoires, comme Sarcelles (Val-d’Oise), avec un besoin de 1 200 places auront cet équipement neuf, « quand c’est 400 places, comme à Meaux (Seine-et-Marne), c’est une extension, mais il faut savoir comment on la fait », poursuit la présidente de Région.

La nouvelle a en tout cas semblé surprendre les maires concernés. « Je n’ai aucune information là-dessus, s’étonne le maire de Conflans-Sainte-Honorine Laurent Brosse (DVD). Après la Région a les stats, moi je ne les ai pas. » En termes de chantiers initialement prévus par la Région dans le secteur, la restructuration de la cité scolaire Le Corbusier à Poissy prévoyait déjà d’augmenter la capacité de 430 à environ 700 collégiens, et de 1 300 à près de 1 700 lycéens, rapportait La Gazette en juin 2019. Ce chantier de 38,9 millions d’euros HT, devait déjà permettre de « répondre à la pression démographique sur le secteur », expliquait alors la note explicative du projet.

Cette restructuration prévoit également « une augmentation de l’offre en formations générales pré-bac » de 210 places et « professionnelles post-bac de 105 places » avec l’ouverture d’un cursus donnant accès au diplôme national des métiers d’art et du design (DNMAD), détaillait la note explicative. Une orientation que la Région souhaite développer. « On réfléchit [à] avoir beaucoup de classes post-bac dans les lycées, pour une ville pouvoir accueillir ses étudiants, particulièrement pour les familles modestes c’est très utile et très puissant de pouvoir faire ses premières années d’études en logeant chez ses parents, argumente Valérie Pécresse. Donc pourquoi pas mettre des sections de BTS, aller même jusqu’à des sections d’IUT, des licences professionnelles ? […] On a cette réflexion avec le ministère de ­l’enseignement supérieur. »