Rue des Beauvettes, les tensions perdurent sur la circulation et le stationnement

L’hostilité au projet immobilier de 52 logements dans cette rue partagée par Andrésy et Maurecourt ne faiblit pas, deux recours devant être déposés.

Initialement prévue au mois de novembre, la réunion de restitution du projet immobilier de 52 logements de la rue des Beauvettes, à la limite des communes d’Andrésy et Maurecourt, s’est déroulée sous la forme d’un Facebook live le vendredi 15 janvier. Une étude d’impact de la circulation a été présentée, en réponse aux craintes formulées lors de la première présentation du projet en octobre, qui concernaient notamment la ­circulation, et le stationnement.

Si pour la municipalité andrésienne, l’impact de ces 52 nouveaux logements sera moindre, la municipalité maurecourtoise argue que la rue des Beauvettes n’est pas structurée pour accueillir ce flux et demande que soit réalisé un accès par la rue du Hainaut. Elle se prépare également à déposer un recours, une fois le permis instruit.

L’étude d’impact a été réalisée du 1er au 7 novembre dernier. L’adjoint à l’urbanisme, Laurent Beunier, reconnaît que la période, « en plein confinement », n’était peut-être pas la plus propice mais rappelle que la rue des Beauvettes « présente les caractéristiques d’une voie de desserte de quartier résidentiel et pavillonnaire », avec un trafic de « 130 véhicules par jour » durant cette période. En 2016, lors d’une précédente étude, ce chiffre était « multiplié par deux », ramenant à « une voiture toutes les 98 secondes ».

« Avec six logements environ par cage, cela permet de développer un grand nombre d’appartements bien orientés, environ 70 % », souligne Nicolas Spinetto, architecte pour l’agence NSA.

Avec 52 logements et 57 places de stationnements en sous-sol, sept en extérieur, et l’arrivée d’environ 140 personnes dans le secteur, « les études moyennes de trafic laissent estimer un parc de 44 véhicules », indique l’élu andrésien. Une augmentation qui entraînerait « 180 déplacements » par jour, aller-retour. « On ne peut pas parler d’un boulevard d’autoroute », assène Laurent Beunier.

Le 14 janvier dernier, des riverains des deux communes, dont Xavier Talon, conseiller municipal maurecourtois, ont remis en mairie une pétition de 370 signatures, où eux pointent plutôt un nouveau parc d’« environ 70-80 véhicules, sans compter les visiteurs » et souhaitent que le projet soit revu par rapport au quartier « constitué essentiellement de pavillons ». Une pétition qui ­préfigure d’un recours devant le ­tribunal.

Deux scénarii sont actuellement à l’étude par la municipalité. Sans l’accès à la CD 55, avec un accès seulement par la rue des Beauvettes, « on a sur la journée 40 % d’augmentation de trafic, […], et en heures de pointe, pic de 140 % soit 37 véhicules supplémentaires », poursuit l’adjoint à l’urbanisme, pour un total « en heure de pointe, un véhicule toutes les deux minutes et demie […] en journée, il y a un véhicule supplémentaire toute les quatre minutes ». Ce que réfute totalement le maire DVG, Joël Tissier. « La logique même ce serait qu’Andrésy s’arrange pour faire ses accès à Andrésy, fait-il remarquer. […] Je ne comprends pas qu’on aille faire un accès là, alors qu’il y a un carrefour plus haut par le chemin du Hainaut. […] C’est Maurecourt qui prend l’impact. »

Jean-Marc Gillon, riverain andrésien de la rue, regrette lui que l’option d’une desserte par les Charvaux n’ait pas été envisagée : « On a l’impression que dans tous les documents qu’on nous a présentés on s’est arrangé pour faire disparaître les Charvaux. » Pour le maire d’Andrésy, Lionel Wastl (EELV), la position des riverains n’est pas une surprise, celle de la mairie maurecourtoise un peu plus : « Une municipalité de gauche qui met des bâtons dans les roues à une ville un peu comme la nôtre qui fait du social, j’avoue ça me reste un peu en travers de la gorge. »

Un accès par la RD 55 était demandé par les riverains et serait selon l’adjoint à l’urbanisme « toujours en cours de discussions avec le Département ». Mais l’édile reste sceptique quant à sa réalisation. « On sent qu’ils ne vont pas le faire, déjà pour des questions financières, […] et puis pour des questions de sécurité », pointe-t-il. Les travaux devraient démarrer à l’été 2021 et s’échelonner en quatre phases pour une livraison au premier semestre 2023.

Crédits photo : VILLE D’ANDRESY