La réhabilitation de la tour Neptune attendue par les résidents

Le lancement des travaux de rénovation du bâtiment, construit en 1971 dans le quartier du Val Fourré, a été officialisé le 6 février. Ils dureront 15 mois.

« Les habitants veulent qu’on change leur vie quotidienne. Et bien, c’est ce qu’il va arriver à partir d’aujourd’hui. » Ce sont les paroles prononcées le 6 février, à la mairie de quartier du Val Fourré, par le président du Département, Pierre Bédier (LR), lors de l’officialisation du lancement des travaux de rénovation de la tour Neptune, située 7 rue Pierre de Ronsard dans le quartier du Val Fourré. D’une durée de 15 mois, dont trois de préparation de chantier, les travaux du bâtiment de 17 étages et de 72 logements seront réalisés en site occupé et ne nécessiteront donc pas le relogement des résidents. Ils concerneront à la fois l’amélioration de son aspect esthétique, avec par exemple le remplacement des boîtes aux lettres, mais aussi l’amélioration de l’isolation thermique. Locataires et ­copropriétaires s’en ­réjouissent.

« C’est vraiment quelque chose d’énorme pour nous parce que c’est le départ d’un changement d’avenir, se réjouit le président du conseil syndical, Salem Mimouna. On devient propriétaire ou copropriétaire pour ses enfants. On souhaite transmettre un patrimoine et quand on voit que notre patrimoine est en train de dépérir parce qu’il est mal géré ou autres, [c’est désolant]. Cela inquiétait les propriétaires. »

Cette situation, l’édile mantais, Raphaël Cognet (LR), affirme en avoir parfaitement conscience. « Les habitants de la tour avaient conscience que l’horizon qui leur était proposé était la lente dégradation de leur tour et la perte de toute la valeur de leur bien. Donc le fait qu’il y ait une action publique, concertée et massive sur cette tour, est évidemment très bien perçu par les copropriétaires », déclare-t-il en précisant que la rénovation est permise grâce à l’Orcod-In de Mantes-la-Jolie.

« L’Orcod-In est un dispositif d’État qui permet à l’État et aux collectivités locales d’intervenir dans les copropriétés privées, explique le maire. Aujourd’hui on est en capacité d’agir, par exemple dans le domaine du logement social, parce que ce sont, entre guillemets, des « logements publics », mais on avait un trou dans la raquette en ce qui concerne le privé. Et donc l’Orcod-In […] permet d’accompagner les copropriétés privées pour les sortir de leurs difficultés, parce qu’aujourd’hui peu de gens savent que l’habitat le plus dégradé du Val Fourré c’est le logement privé. »

Les travaux du bâtiment de la tour Neptune de 17 étages et de 72 logements seront réalisés en site occupé et ne nécessiteront donc pas le relogement des résidents.

Cette dégradation, les locataires de la tour Neptune la ressentent aussi. « Cela me fait mal au cœur de voir les choses s’abîmer », explique l’une d’entre eux qui est venue s’installer dans le bâtiment deux ans après sa construction. « Il y avait des notaires, des avocats qui venaient de Paris [pour y vivre] parce que lorsque la tour a été finie, elle était très belle […] Les gens venaient de Paris et me disaient que cette tour était plus belle que les tours à Paris. On avait un escalier à l’entrée qui brillait partout », se remémore-t-elle, avec une pointe de nostalgie dans la voix, en précisant avoir constaté un changement dans la catégorie ­socio-­professionnelle des ­habitants.

Or, faire revenir des catégories socio-professionnelles plus aisées au Val Fourré est justement l’un des objectifs de Raphaël Cognet, à travers la rénovation urbaine du quartier. « L’idée, en agissant sur l’habitat, c’est d’essayer de faire revenir une classe moyenne qui nous permette de tirer le quartier vers le haut, lance-t-il. Il ne s’agit pas du tout de chasser les habitants actuels, mais de dire que si l’on veut que ce quartier s’en sorte, il faut qu’on fasse venir des gens un peu plus riches que ceux qui sont présents aujourd’hui et, pour cela, il faut une typologie de logements. »

Selon l’édile, le coût de la réhabilitation de la tour Neptune est d’un « peu plus de trois millions d’euros ». Les travaux en termes d’isolation avec notamment l’installation de fenêtres double-vitrage et la réfection de l’étanchéité du toit, permettront aux copropriétaires de voir une réduction des factures énergétiques, à termes, de « plus de 40 % ».

Quant à la tour Jupiter, située à proximité, elle est également concernée par le projet Orcod-In. « Mais aujourd’hui, on n’est pas assez avancé pour vous dire quel scénario est retenu pour la tour Jupiter », répond l’édile quand on l’interroge sur ce sujet.