« Ville 30 », un rétropédalage à venir ?

Mercredi 10 février, la Ville a présenté, lors d’un live, les aménagements envisagés pour la circulation routière entre l’Hautil et le centre-ville. Certains habitants s’inquiètent de l’augmentation de la vitesse dans le massif.

Maintenir ou redéfinir la limitation à 30 km/h installée entre le massif de l’Hautil et le centre-ville ? La Ville a récemment dévoilé ses premières réponses à cette question qui avait été l’un des axes phares de la campagne municipal trielloise. À l’occasion d’un live diffusé sur Facebook mercredi 10 février, elle a présenté les nombreux aménagements routiers à venir sur le secteur. Le retour partiel au 50 km/h ainsi que la sécurisation des espaces piétons, font notamment partie des pistes évoquées. Du côté des représentants d’habitants du massif, si quelques inquiétudes subsistent, on salue tout de même les réponses apportées.

Il avait été à l’origine d’une pétition pour dire « non » à l’adoption, en 2019 par la municipalité précédente, de la « ville 30 », Cédric Aoun (SE), maintenant au volant de la commune, entend bien repenser un trafic qui souffre des incivilités routières. En direct de la salle des commissions, l’édile a conduit la présentation aux côtés du bureau d’étude Dynalogic et de l’association Bien vivre à l’Hautil (BVH).

« Une constatation récente que nous avons fait la semaine passée : en moins de 30 minutes, 17 véhicules en infraction totale : prise de sens interdit, feu rouge grillé, circulation sur les trottoirs aux abords d’un groupe scolaire… », rapporte des problématiques actuelles, l’adjoint aux mobilités Fabien Tanti. « Nous on n’a pas eu l’impression d’avoir plus de conduites à risque depuis la zone 30 », nuance de son côté la vice-présidente de ­l’association BVH, Martine ­Cartier.

Pour retrouver une circulation plus apaisée entre le centre-ville et l’Hautil, le bureau d’étude mandaté par la commune, propose ainsi de revenir au 50 km/h sur certaines portions de ville. Interrogé sur Facebook, Cédric Aoun balaie cependant un retour total de la commune à 50 km/h : « descendre la limitation c’est simple, la remonter c’est beaucoup plus ­compliqué », assure l’édile triellois.

La rue de la Chapelle, la route départementale 22, ou encore la rue de l’Hautil sont principalement concernées par ces réévaluations. Et pour « calmer » les automobilistes, le bureau d’étude insiste sur la nécessité de revoir la conception des trottoirs de ces différents axes.

« L’objectif, à chaque fois, c’est d’avoir une géométrie de la voie en rapport avec la vitesse qu’on veut y mettre, explique le directeur de Dynalogic, Philippe Mattera. L’intérêt de bordurer c’est de garantir qu’il n’y ait pas de dépassement de vitesse ou peu et de délimiter un espace où les ­piétons seront en ­sécurité. »

À titre d’exemple, la circulation au niveau de la rue des Frères Leiris, qui fonctionne actuellement intégralement à 30 km/h, devrait en grande partie être accélérée. « La zone 30 sera conservée au passage de l’école de l’Hautil, rassure néanmoins Philippe Mattera. La largeur de l’axe, est une largeur qui nous permet de faire à-peu-près ce que l’on veut ». En plus de faire gagner, selon ses estimations « environ 1 minute 25 » sur le temps de traversée, Dynalogic propose de redéfinir l’offre de stationnement dans la rue qui souffre d’une carence en la matière. La proposition faite est donc de réaliser des trottoirs bordurés avec des places de stationnement tout le long des 1,6 km de la voie.

Si l’association BVH rejoint la municipalité sur la nécessité de créer ou revaloriser les trottoirs de certains axes, cette dernière émet des doutes sur l’augmentation de la vitesse dans l’Hautil. « Tout ce qui est de la mixité piétons/stationnement, ce sont là des réflexions que l’on pousse depuis longtemps, se réjouit Agnès Burghgraeve, secrétaire-adjointe de BVH. En revanche, nous sommes surpris de voir que la zone 30 est complètement mise à la poubelle sur tout le massif, nous sommes particulièrement soucieux de certaines zones, sur la départementale, où les automobilistes ne se sentent pas en zone urbaine. »

En attendant « du concret », les membres de l’association se disent pour le reste satisfaits que des démarches soient engagées après « vingt ans [où] on parle beaucoup sans que trop de choses puissent être faites ». Pour financer ces nombreux aménagements qu’il estime « à plusieurs millions d’euros sur plusieurs années », Cédric Aoun, lui, indique qu’il compte sur les subventions des partenaires institutionnels que sont le Département, la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (­GPSEO) ainsi que la Région.