Marché du Val Fourré : le premier adjoint mis en examen

Sidi El Haimer, le premier adjoint délégué à la vie scolaire, a été mis en examen mardi 2 mars pour « subornation de témoin ». Le maire Raphaël Cognet (LR) lui a témoigné soutien et confiance.

Dans son édition du 3 mars, Le Parisien dévoilait la mise en examen, la veille à Versailles, de Sidi El Haimer (LR), le premier adjoint délégué à la vie scolaire de Mantes-la-Jolie. Dans ses colonnes, le quotidien indique que l’élu mantais est soupçonné de « subornation de témoin » dans l’affaire des commerçants rackettés au marché du Val Fourré, en cours depuis avril 2019. Par la voie de son avocat, le principal concerné réfute les faits en bloc.

Sidi El Haimer, qui est désormais sous contrôle judiciaire, est soupçonné d’avoir « occupé une place dans un schéma qui a consisté à faire pression sur les victimes », a indiqué la procureure de Versailles, Maryvonne Caillebotte, au quotidien francilien. Les accusations se baseraient principalement sur des écoutes téléphoniques menées sur la ligne de l’élu, âgé de 42 ans. « Ça concerne, entre autres, le retrait d’une plainte d’une commerçante », précise son avocat, maître Alexandre Simonin, confirmant une information de La Gazette, des faits qui lui sont reprochés.

Selon nos informations, la conversation téléphonique suspecte a eu lieu entre le premier adjoint mantais et les placiers, concernant un litige avec une commerçante. Lors d’une seconde discussion téléphonique, en présence de la commerçante, cette dernière affirme à l’élu que le problème est réglé. L’élu et son conseil contestent fermement les éléments retenus contre eux. « On apportera tous les éléments de preuves pour le blanchir totalement et regagner son honneur », ponctue son avocat.

S’il n’a pas souhaité commenter, l’affaire étant en cours, le maire de Mantes-la-Jolie Raphaël Cognet (LR) a, par communiqué de presse, apporté son soutien à son premier adjoint. « Je connais Sidi depuis 15 ans et pendant tout ce temps j’ai pu constater et apprécier son engagement quotidien pour notre ville et notamment pour les habitants du quartier du Val Fourré, insiste l’édile mantais. Il a toute ma confiance et je rappelle qu’il est présumé innocent. » Il précise également avoir été « témoigner spontanément » auprès des enquêteurs, concernant les soupçons autour de la gestion du marché du Val Fourré. « Si nécessaire, je le ferai à nouveau, en toute transparence », conclut-il.

Sidi El Haimer conteste fermement ce qui lui est reproché. « On apportera tous les éléments de preuves pour le blanchir totalement et regagner son honneur », ponctue son avocat.

Car le fond de cette affaire, sur laquelle travaillent les enquêteurs de la division des affaires économiques et financières depuis plusieurs mois, vise à découvrir si le racket était effectivement pratiqué entre les étals du marché du Val Fourré, l’un des plus importants d’Île-de-France. Plusieurs plaintes dénonçant ces faits avaient été adressées au parquet de Versailles. Des commerçants volants, payant leur place à la journée, se plaignaient d’avoir dû verser des dessous-de-table aux placiers pour être autorisés à déballer.

Lors d’une opération coordonnée par le Comité opérationnel départemental anti-fraude en avril 2019, trois placiers de la société Mandon, gestionnaire des marchés de Mantes-la-Jolie, avaient été arrêtés car 2 200 euros avaient été découverts dans leurs poches, alors qu’ils n’étaient censés empocher que 1 270 euros de recettes dans le cadre de leurs ventes de tickets. Cinq hommes ont été mis en examen dans le cadre de cette affaire.

La mairie s’est constituée partie civile

Dans son communiqué de presse, le maire mantais Raphaël Cognet a également tenu à rappeler la position de la Ville concernant cette affaire. « Dans cette affaire la Ville est victime. C’est pour cette raison que j’ai fait en sorte qu’elle se porte partie civile pour défendre ses intérêts et avoir accès au dossier d’instruction et ce, dès l’année dernière, précise-t-il. […] En tant que Maire, je souhaite que la vérité éclate, et le plus vite possible. »

Cette constitution de partie civile a pu interroger, le maire n’ayant jamais parlé publiquement de cette procédure. « Je ne vois pas comment la Ville a pu se porter partie civile l’année dernière puisque cela n’a jamais été indiqué en conseil municipal dans la liste des décisions prises par le maire », souligne pour sa part le conseiller d’opposition communiste Marc Jammet. Dans l’entourage du maire, on confirme l’existence de cette procédure et qu’il s’agit de la première fois qu’elle est officialisée sur la place publique.