L’augmentation de la fiscalité fait grincer des dents

La hausse de la fiscalité a été débattue lors du conseil municipal du 9 mars. Tandis que les élus de la majorité la considèrent comme nécessaire, ceux de l’opposition ne partagent pas cet avis.

Les discussions autour des impôts étaient omniprésentes durant le conseil municipal du 9 mars. Il avait notamment pour but de délibérer sur le plan pluriannuel d’investissement, estimé durant le mandat à environ 45 millions d’euros et comprenant la rénovation urbaine des différents quartiers, et dont le coût total est estimé à 55 millions, dont 10 millions sont à la charge de la Ville. Pour pouvoir les financer, élus et conseillers municipaux de la majorité envisagent une augmentation de la fiscalité avec une augmentation de la taxe foncière de 13,93 % à 21,50 %. Les groupes d’opposition, eux, s’y opposent.

« Sans l’augmentation fiscale on aurait été obligé, par exemple, de remettre en cause soit notre participation au centre-ville soit notre participation à l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine, Ndlr) dans le cadre de la restructuration des quartiers. On n’a pas voulu cela », explique le maire, Éric Roulot (PCF) en précisant que l’augmentation fiscale alimentera les recettes de la ville à hauteur de « 12 millions d’euros » ce qui permettra d’équilibrer en partie les 45 millions d’euros du projet ­pluriannuel ­d’investissement.

« La dernière fois qu’on a augmenté [l’impôt] c’est en 2015, ajoute-t-il. On avait à Limay une fiscalité excessivement basse comparativement aux communes du même nombre d’habitants. L’écart est quasiment de 40 %. Même en augmentant l’impôt, on reste en-dessous de la strate des villes de 10 000 à 20 000 ­habitants. »

« Même en augmentant l’impôt, on reste en-dessous de la strate des villes de 10 000 à 20 000 habitants », déclare l’édile, Éric Roulot (PCF).

« À titre d’exemple Limay et Le Vésinet sont dans la même strate, rétorque l’élue d’opposition Servane Saint-Amaux du groupe Un nouveau souffle pour Limay mené par Mickaël Boutry (PCF). Limay a un revenu moyen par habitant d’environ 1 622 euros par mois […] quand Le Vésinet a un revenu moyen mensuel par habitant de 3 426 euros […]. On voit donc bien que nos populations ne soient pas comparables. Cette forte augmentation d’impôt touchera les familles modestes. »

Pour l’édile, cette augmentation de la fiscalité sera néanmoins compensée en partie par la suppression de la taxe d’habitation pour tous en 2023. « En fait, avec l’exonération de la TH (taxe d’habitation, Ndlr) et l’augmentation de la fiscalité, la perte de pouvoir d’achat se compense. Personne ne va se retrouver avec un couteau sous la gorge », affirme-t-il en précisant qu’il financera également les projets du mandat via des subventions accordés notamment par le Département, une réduction de la masse salariale et la capacité d’emprunt de la Ville qu’Éric Roulot veut toutefois limiter.

« En situation de crise, cela ne me choque pas de s’endetter pour investir et préparer l’avenir », lance l’élu d’opposition, Sébastien Duprat (LREM), ayant rejoint le groupe d’opposition Limay 2020, conduit par Cécile Dumoulin (LR). Malgré la perte des revenus de la taxe d’habitation, cette dernière insiste sur le fait que des mesures de compensation sont mises en place par le gouvernement. « Vous gardez votre capacité [d’autonomie financière] mais sur une assise plus réduite », affirme-t-elle en ajoutant avoir été « sidérée » d’apprendre qu’une augmentation de l’ordre de « 55% » du taux de la taxe foncière est envisagée.