Lors d’un live organisé le mardi 3 mars, les deux projets pour le devenir du site, situé à l’angle des rues du docteur Sobaux et René Pion, ont été présentés par leurs promoteurs respectifs. La nouvelle municipalité envisage d’y construire un établissement dédié aux seniors, qu’ils soient autonomes ou en résidence médicalisée. Durant le live, les commentaires exprimés concernaient surtout l’impact sur la circulation automobile et le stationnement, alors que les promoteurs mettaient surtout en avant leur façon d’intégrer le projet dans la vie trielloise.
Le temps est également compté pour la municipalité trielloise, car la convention signée pour ces terrains de 3 500 m² avec l’Etablissement public foncier d’Île-de-France (Epfif), pour un montant de 9,5 millions d’euros, arrive prochainement à son terme. « Comme vous vous en doutez, à la fin de cette convention, l’Epfif va vouloir récupérer son argent, donc la commune doit théoriquement racheter les biens préemptés avec tous les frais d’entretien depuis leur achat », indique le maire sans étiquette Cédric Aoun, qui aimerait trouver une « équation entre le prix du foncier, le coût de la construction et le prix de revient une fois le projet abouti ».
« Est-ce que ça nous enchante de construire à Triel […] ?, questionne-t-il. Non pas réellement, par contre il y a quand même une problématique pour les seniors, il y a peu de lieux pour les accueillir […]. Est-ce qu’on veut qu’ils aillent ailleurs ? […] Il y a déjà une offre mais je pense que ce n’est pas suffisant. » Parmi les contraintes imposées aux promoteurs, la préservation de la Maison des rosiers, a été demandée : « Les promoteurs ont eu un grand défi ce soir qui consiste à réussir une insertion paysagère, architecturale et environnementale. »
Pour le promoteur Bouygues, associé aux Seniorales (filiale du groupe Pierre et Vacances-Center Parcs, Ndlr), l’objectif est de proposer « une résidence de standing pour les seniors actifs » d’une centaine d’appartements selon Frédéric Bouard, directeur marketing des Senioriales. Il met ainsi en avant l’implication et la participation de la vie de la commune de ces jeunes retraités. « L’emplacement que vous nous proposez, prés de la rue Paul Doumer, elle est gorgée de commerçants, il y a le centre médical à côté et contrairement aux idées reçues, nos résidents font tout à pied […] et sont acteurs et consommateurs de la vie locale », poursuit-il en insistant sur le fait de ne pas proposer de logements médicalisés.
Un point qui le distingue du projet porté par le groupe Orpéa, qui proposera « un équipement médicalisé de 80 lits » en tant qu’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « Cela signifie le développement économique local, 80 emplois supplémentaires salariés sur la ville en CDI, des partenariats et des sous-traitances avec les métiers des services locaux, nettoyage du linge, entretien des espaces communs, service de transports, minibus, services paramédicaux, commerces de bouche », énumèrent ses représentants des retombées économiques. Ces logements pourraient ainsi être comptabilisés en tant que logements sociaux, assure Ludovic Guillaume, directeur développement du groupe.
Concernant l’architecture, le groupe Orpéa prévoit de réaliser une ouverture visuelle dans la rue René Pion, afin que le lieu ne semble pas fermé aux passants. La Maison des rosiers sera elle conservée pour en faire un équipement ouvert au public. « Je propose qu’il y ait un comité de pilotage pour la conception du bâtiment, qu’il soit intégré avec des espaces verts et puis ce comité aussi pour la suite, cet établissement va vivre, il va y avoir des activités intergénérationnelles, des actions à mener avec l’environnement », poursuit Ludovic Guillaume.
De son côté, Bouygues immobilier propose « trois espaces verts à thèmes connectés par un cheminement piéton, […] deux poches végétales ouvertes au public la journée, ce qui permet des rencontres intergénérationnelles, un jardin pédagogique verger, potager et square pour réhabiliter l’escalier monumental », précise Simon Archambaud, directeur développement du promoteur pour les Yvelines.
Du côté des places de stationnement disponibles, les deux projets estiment que l’impact de l’automobile sera moindre, au vu des publics des différents résidents. « On réfléchit à faire du partage de parking avec des riverains ou des gens qui viendraient travailler dans les environs », assure même Frédéric Bouard.